Le 14 avril 1931, une foule en liesse envahit les rues de Barcelone, de Madrid, et bientôt des autres grandes villes espagnoles : la IIe République est proclamée. Après presque 8 ans de gouvernements d'exception mené par Primo de Rivera qui a prétendu résoudre les problèmes politiques et sociaux du pays par la suspension des garanties constitutionnelles et une combinaison permanente d'autoritarisme et d'arbitraire, les élections municipales, qui devaient être le premier pas vers le retour à la monarchie parlementaire, ont vu la victoire, dans la plupart des villes du pays, des candidats républicains.
La fête est pourtant de courte durée. Les diverses tendances politiques et les groupes sociaux qui ont lutté pour mettre fin au règne d'Alphonse XIII et se sont accordés sur la forme républicaine de l'Etat laissent très vite apparaître leurs divergences sur les solutions à apporter aux problèmes de l'Espagne. La jeune République doit régler en priorité la question agraire : des millions de paysans sans terre ou propriétaires de lopins si réduits qu'ils ne permettent pas de nourrir une famille vivent dans une misère noire et sont soumis au bon vouloir des grands propriétaires de latifundia ; ils se heurtent périodiquement à la Garde civile, sorte de gendarmerie institué au milieu du XIXe siècle pour surveiller les campagnes et réprimer les colères populaires. Depuis le dernier quart du XIXe siècle, le poids des propriétaires terriens dans les hautes sphères de l'Etat et la confiscation du suffrage universel par ceux qu'on appelle les « caciques », notables locaux aux puissants réseaux d'influence, ont empêché toute véritable réforme agraire. La République est donc accueillie avec un immense espoir par les pauvres des campagnes.
[...] Le premier ministre a pourtant besoin d'une victoire pour consolider sa position politique et rétablir le crédit international de la République, à un moment où la rumeur de la guerre en Europe gronde : un conflit entre les alliés franco-anglais et les puissances de l'Axe pousserait celles-ci à retirer leurs troupes et affaiblirait ainsi très sérieusement les franquistes, ce qui permettrait d'envisager, sinon la victoire, du moins une vraie négociation, en position de force, sans compter la possibilité d'une intervention directe de la France. Dans la nuit du 24 au 25 juillet 1938, les républicains attaquent au sud de la Catalogne. Surprenant les troupes de Franco, plusieurs divisions franchissent l'Ebre et progressent d'une quinzaine de kilomètres avant d'être arrêtées par l'ennemi. Celui-ci a reçu suffisamment de renforts, détournés par Franco de l'attaque qu'il prépare contre Valence, et les républicains ne peuvent acheminer assez vite leur matériel lourd. [...]
[...] De la chute de Malaga au martyre de Guernica 7 IV. Le coup de force de mai V. L'union nationale sur les décombres de la révolution 9 Chapitre I. Un parti, un chef, un Caudillo 9 II. Les derniers sursauts républicains 9 III. L'effondrement final 10 CHAPITRE 1 I. LA IIE RÉPUBLIQUE : UN IMMENSE ESPOIR Le 14 avril 1931, une foule en liesse envahit les rues de Barcelone, de Madrid, et bientôt des autres grandes villes espagnoles : la IIe République est proclamée. [...]
[...] Guernica de Pablo Picasso X 776,6 cm IV. Le coup de force de mai 1937 Au printemps de 1937, la situation devient explosive en Catalogne et dans la région de Valence, du fait de heurts entre collectivistes et petits propriétaires et entre patrouilles de contrôle et gardes d'assaut. La célébration du 1er mai est même annulée à Barcelone. Deux jours après, l'investissement par un détachement de gardes de la centrale téléphonique collectivisée met le feu aux poudres et la ville se couvre de barricades Pendant 5 jours, une véritable guerre civile interne met aux prises les militants de la CNT et du POUM d'un coté, et la police et les communistes du PSUC de l'autre, les premiers tenant véritablement la ville jusqu'à ce qu'ils obéissent à l'appel à déposer les armes radiodiffusé par la direction de la CNT et à ce qu'arrivent des milliers de gardes depuis Valence. [...]
[...] La répression rapide de la protestation de certains dirigeants, phalangistes de la première heure, lui permet d'imposer définitivement son autorité. Béni par l'épiscopat, reconnu comme généralissime par l'armée et comme caudillo chef par le nouveau parti unique, Franco commence à installer sa dictature militaire personnelle, balançant entre national-syndicalisme et national- catholicisme et règle ainsi, sans rien ne promettre à personne, la question de la forme de l'Etat. II. Les derniers sursauts républicains A la suite de son offensive victorieuse du printemps 1938, Franco accorde la priorité à la prise de Valence et fait obliquer le gros de ses troupes vers le sud, remettant à plus tard l'invasion de la Catalogne, notamment pour ne pas inquiéter la France par la présence de troupes allemandes sur sa frontière. [...]
[...] Le dictateur ne l'entend pas de cette oreille et refuse tout net, promettant seulement la vie sauve à quelques responsables militaires. A la fin du mois de mars, il lance l'invasion finale et, le 1er avril, les dernières portions de territoire républicain tombent. [...]
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