La guerre de Corée rappelle encore des souvenirs vivaces aujourd'hui, puisque de nombreux témoins de l'époque sont toujours en vie : politiques, civils mais aussi et surtout soldats, qui ont été des acteurs de cet épisode douloureux de l'histoire du peuple coréen. Ce conflit, qui s'étale sur trois ans, de 1950 à 1953, est le premier véritable conflit armé de la guerre froide qui met aux prises des protagonistes des deux blocs. En 1950, le monde est en effet divisé en deux camps : l'Est sous la férule de Staline, et l'Ouest dominé par les Etats-Unis. Ces deux blocs ne demandent qu'à s'affronter, par tous les moyens. La Corée apparaît alors comme un terrain privilégié pour l'expression de l'antagonisme Est-Ouest.
Pourquoi la guerre de Corée est souvent considérée comme l'apogée de la guerre froide ? Pourquoi n'a-t-elle pas dégénérée en conflit mondial ? Quelles ont été ses conséquences sur le système international ?
Nous montrerons d'abord que la guerre de Corée est un conflit international localisé qui constitue un évènement paroxysmique de la guerre froide. Puis nous étudierons ses conséquences sur les relations internationales.
[...] Ainsi, le conflit coréen fut la première guerre limitée de l'âge nucléaire pour reprendre les mots de Claude Delmas. Cet historien spécialiste de la guerre froide considère d'ailleurs que l'habillage juridique du conflit a probablement servi la paix. En effet, les Etats-Unis se sont battus sous les drapeaux de l'ONU ; s'ils s'étaient battus à visage découvert, l'URSS se serait peut-être directement engagée, ce qui aurait pu aboutir à une catastrophe. Le conflit est donc resté localisé mais cela n'a pas empêché la mort de millions d'innocents. [...]
[...] La riposte américaine serait ainsi due à la conviction de Washington que l'URSS agissait par l'intermédiaire de Kim Il Sung, pour modifier à son profit l'équilibre global de l'Extrême- Orient. Selon une autre hypothèse, il s'agirait moins d'un projet global d'expansion que de la volonté de Staline d'imposer sa loi dans toute la Corée pour maintenir Mao Tsé Toung dans un étau, les relations entre les deux hommes étant en effet tendues en 1950. Mais il existe aussi des enjeux Coréens. [...]
[...] La guerre de Corée accélère la course aux armements. Ainsi, en 1950, Washington décide de construire des bombes thermonucléaires. Le raidissement du bloc de l'Est Le raidissement du bloc de l'Est à la suite de l'invasion de 1950 est tout aussi spectaculaire. Staline resserre son autorité en URSS et il pousse les communistes occidentaux à multiplier les manifestations violentes contre l'impérialisme américain et la renaissance allemande. La guerre de Corée modifie également les relations entre Moscou et Pékin, qui étaient relativement tendues en 1950. [...]
[...] La guerre de Corée a en effet été extrêmement meurtrière. On estime qu'environ 2,5 millions de soldats et 1,5 millions de civils ont trouvé la mort durant le conflit. Ainsi, cette guerre, par l'ampleur des moyens humains et matériels mobilisés des deux côtés, par sa durée, par les risques d'embrasement auxquels elle a confronté un monde coupé en deux blocs et par ses trop nombreuses victimes, a été l'un des événements paroxysmiques de la guerre froide. Mais quelles sont les conséquences de ce conflit hors de Corée, dans le système international ? [...]
[...] Conclusion Au final, le conflit coréen s'est achevé là où il avait commencée, sur le 38ème parallèle, après avoir dévasté le pays et causé plus de morts américains que la Seconde Guerre mondiale. La guerre de Corée a-t-elle été une guerre pour rien comme le suggère en 1953 le journaliste Robert Guillain? Pas tout à fait car pour la première fois, une organisation internationale a empêché un agresseur de retirer le bénéfice qu'il escomptait de son agression. Toujours est-il qu'aujourd'hui, Corée du Nord et Corée du Sud sont deux Etats bien distincts, le premier étant même le seul Etat dictatorial complètement fermé au monde extérieur. [...]
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