De 1945 à 1954, la situation évolue peu. Le statut de 1947 accorde le droit de vote aux musulmans. Mais l'Assemblée algérienne a une compétence essentiellement financière, car l'Algérie est un ensemble de 4 départements français qui, par définition, ont peu d'autonomie politique par rapport à l'Etat. Les élections de 1948 sont truquées. Une nouvelle génération d'indépendantistes (Boudiaf, Ben Bella, Boumediene) rompt avec l'attentisme de la génération précédente et crée le Front de Libération Nationale (FLN) qui (...)
[...] La guerre d'Algérie, un passé français qui ne passe pas[1] L'Algérie est colonisée en 1830 et devient indépendante en 1962 par les accords d'Evian. Le déroulement des événements. La guerre d'Algérie est le grand drame de la décolonisation française. Départementalisée et peuplée de plus d'1 million de "colons" français dont 80% sont nés en Algérie et 9 millions de musulmans, elle est considérée comme partie intégrante de la République française. Jusqu'à la fin des années 1950, à gauche comme à droite, il est inconcevable que cette situation change ("L'Algérie, c'est la France", F. Mitterrand, ministre de l'Intérieur, 1954). [...]
[...] entre ennemis déclarés. Par ailleurs, que des civils (donc pas des harkis) aient été stipendiés par l'armée française pour servir d'informateurs, cela a sans doute existé, comme dans toute guerre Un harki, c'est un soldat, pas un indic' . Et il existe des services de renseignement dans toutes les armées, dont le rôle est précisément soit de trouver des relais au sein de la population civile (des indic', donc), soit d'infiltrer des soldats préalablement déparés de leurs uniformes dans les rangs de l'ennemi (à leurs risques et périls, donc, ce qui n'a rien à voir avec l'envoi d'une lettre anonyme). [...]
[...] La comparaison avec la rafle du Vel d'Hiv est parfois utilisée parce que l'Etat français y a reconnu sa responsabilité (dans la bouche de Chirac), même si les contextes étaient bien sûr forts différents Entre 1962 et 1967 (date à laquelle la plupart des anciens Harkis encore détenus dans les geôles du FLN et ayant survécu à leur captivité ont été rapatriés en France par la Croix-rouge), on peut estimer le nombre de Harkis et membres de leurs familles "rapatriés" sur le territoire métropolitain à environ une centaine de milliers ( 95.000 à 100.000 personnes dont 15.000 à 20.000 Harkis et assimilés sur un total de 200.000 à 250.000 musulmans engagés les armes à la main aux côtés de la France tout au long de la guerre - soit à personnes compromises en se limitant au 1er cercle familial). Sur cette centaine de milliers, près de la moitié (sans doute 45.000 ) a gagné la France soit par ses propres moyens, soit, le plus souvent, via des filières clandestines organisées par d'anciens officiers SAS (Sections Administratives Spéciales, dont la mission était de "ré-administrer" le bled). Les autres ( 150.000 ) sont probablement morts. [...]
[...] Les Kabyles. Il s'agit d'une question complexe Dès l'origine, c'est-à-dire dès le 1er novembre 1954, le FLN a été traversé par des dissensions entre Arabes et Kabyles. Les Kabyles sont les maîtres de l'action clandestine dès avant le 1er novembre 1954. Mais ils sont sous-représentés au sein du CRUA (Comité Révolutionnaire d'Unité et d'Action), puis du FLN. Tout le long du conflit, ils préserveront jalousement leur autonomie, sûrs de leur force et soucieux de ne pas se laisser dicter leur ligne de conduite par les "politiques" (sous influence nassérienne) du FLN . [...]
[...] De Gaulle cherche alors à précipiter le dénouement qu'il juge inévitable. Une 1e série de négociations s'ouvre à Evian en juin 1961, mais elles échouent sur le sort du Sahara, revendiqué par les 2 camps pour ses richesses pétrolières Ulster/Irlande: Algérie utile/Algérie inutile?). L'échec du putsch et l'existence même de ces négociations déclenchent la colère des ultras de l'Algérie française qui créent l'Organisation de l'Armée Secrète (l'OAS). Celle-ci multiplie les attentats, en Algérie (contre des Européens et des musulmans) comme en France (contre De Gaulle - attentat du petit Clamart Mais à Paris les partisans de l'indépendance manifestent aussi contre l'OAS morts au métro Charonne le 8 février 1962). [...]
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