L'année 1947 fut une année décisive durant laquelle les clivages politiques et idéologiques s'affirmèrent. La 4ème République venait officiellement de naître. Dix mois après la mise en place de nouvelles institutions par le président Vincent Auriol, le pays était en proie à des grèves dont ce dernier jugeait le caractère « insurrectionnel ».
Sur la scène internationale, on assistait aux premiers raidissements de la Guerre Froide. Quant à la vie quotidienne, on désespérait chaque jour un peu plus de la tirer du marasme. En effet, ce fut une année dramatique en France, marquée par la pénurie, la recrudescence des épreuves et la violence des affrontements.
Trois gouvernements sont aux prises avec une inflation galopante, principalement à cause des défaillances d'une machine productive en reconstruction. Tout manque. Les tickets d'alimentation et les bons en tout genre sont exigés comme sous l'Occupation. A l'automne, la ration de pain atteint même son maximum. La flambée des prix est décourageante.
Dans ces conditions, on devine le mécontentement des salariés. A la veille de l'hiver 1947, la rancœur persiste contre un gouvernement qui n'en finit pas de promettre une amélioration des conditions de vie endurées par la grande majorité de la population française. L'inflation et le rationnement entretiennent un mécontentement croissant. Deux pics de grèves retiennent l'attention : d'une part, celui de la fin du mois d'avril et du mois de juin impliquant principalement les ouvriers des usines de véhicules automobiles, surtout Renault, et les cheminots ; d'autre part, celui de la fin novembre et du début décembre, grèves d'une violence nouvelle menées par les cheminots et surtout par les mineurs.
L'année 1947 est donc une année marquée par des passages délicats. D'abord, le passage de la reconstruction à la modernisation du pays qui est marqué par l'action de l'État et l'aide Américaine sans oublier de prendre en compte également la nouvelle donne internationale : l'entrée dans la guerre froide.
En quoi les grèves de 1947 ont-elles marqué un tournant important dans la vie économique, politique et sociale de la France ?
Dans un premier temps, nous étudierons les causes des grèves de 1947. Puis, dans un deuxième temps, nous verrons la crise sociale caractérisée par des grèves incessantes, avant d'aborder l'apaisement et la transformation de la vie politique en France.
[...] Dans un premier temps, nous étudierons les causes des grèves de 1947. Puis, dans un deuxième temps, nous verrons la crise sociale caractérisée par des grèves incessantes, avant d'aborder l'apaisement et la transformation de la vie politique en France. I. Les causes des grèves de 1947 Les difficultés d'après guerre Depuis la libération, les Français travaillaient avec ardeur au relèvement des ruines et étaient encouragés dans cette tâche par les forces de gauche qui participaient au gouvernement. Des progrès étaient enregistrés ponctuellement mais la vie quotidienne restait très difficile. [...]
[...] du Seuil ; 2001 (1ère édition : 1987) pages. Coll. [...]
[...] C'est donc en 1947 que naîtra officiellement la Quatrième République. En janvier, l'élection de son président, le socialiste Vincent Auriol dès le premier tour du scrutin à Versailles achève la mise en place de nouvelles institutions. Le premier gouvernement de la Quatrième République est formé, en janvier 1947, par le socialiste Ramadier, ami du président de la République Vincent Auriol. Ce gouvernement, qui comprend 4 ministres communistes, se heurte à un contexte nouveau caractérisé par la persistance de la pénurie et donc du marché noir. [...]
[...] L'argent abondant et les produits rares renforcent le marché noir. L'inflation s'installe : de 1944 à 1949, en quatre ans, les prix de détails sont multipliés par 5,7. La montée de l'inflation plus la pénurie des produits disponibles expliquent la hausse générale des prix si bien que les prix officiels sont rarement respectés : ainsi le kilo de beurre vaut fin 1943 officiellement 230 F ; en réalité, pour en avoir il faut payer 600 F et avec les mois, il passe à 1000 F en 1944 : le nombre d'intermédiaires augmentent les prix d'achat. [...]
[...] La grave crise sociale qui déferla sur la France à l'automne de 1947, alors que la troisième force venait à peine de se former, permit aux partis constituant cette nouvelle majorité de prendre conscience de leur solidarité contre le communisme. Une majorité fragile Coalition hétéroclite, la Troisième force recélait plusieurs facteurs de fragilité. Certes majoritaire à l'Assemblée nationale, elle était minoritaire dans le pays, comme les élections municipales de 1947 l'avaient révélé. Faiblesse importante, les partis de la majorité étaient divisés par des divergences anciennes. [...]
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