Au début du 19e siècle, les idées de liberté semées dans toute l'Europe par la Révolution française germent dans les esprits, surtout dans les peuples encore privés d'Etat comme les Belges, les Italiens et les Grecs pour n'en citer que quelques-uns. La dimension révolutionnaire donnée par l'exemple français est particulièrement fort pour le peuple grec qui, sous domination de l'Empire Ottoman, a envie de liberté. Se mettent alors en place de nombreuses sociétés secrètes dont le but à terme est la libération de la nation grecque.
Dès 1820, les Grecs, chrétiens orthodoxes, se révoltent face à la domination de l'Empire Ottoman. Pendant 2 ans, ils multiplient les victoires mais très vite ils commencent à se déchirer et cessent de se battre contre les Turcs pour se battre entre eux, principalement pour se partager le pouvoir. De plus, le soulèvement grec préoccupe les puissances. Il intervient 6 ans après le Congrès de Vienne et met en péril l'équilibre européen. En outre, les puissances ne peuvent se tenir à l'écart trop longtemps d'un conflit qui passionne l'opinion publique, sous fond passionnel, dans un climat de romantisme qui enflamme les poètes et soulève les foules avec le courant philhellène. Le jeu devient donc triangulaire avec le sultan, impuissant à moderniser son empire qu'il tente pourtant de réformer, les Grecs, incapables de faire taire leurs querelles et les puissances.
Comment comprendre les révoltes grecques ?
[...] L'arrivée en Epire, en août 1820, de l'armée ottomane, chargée de la répression, marque le signal de l'insurrection grecque. Le siège de Jannina dure 17 mois, jusqu'en février 1822 et se solde par la victoire de l'armée ottomane et la mort d'Ali Pacha. Cette insurrection imprévue en Epire accélère le projet de révolution qui commence le 22 février 1821 par l'entrée d'Ypsilanti ‘chef de l'Hétairie) à Jassi, dans les principautés danubiennes. Le 08/03/01821, il rend public une condamnation qui est considérée comme la déclaration de guerre d'indépendance grecque. Mais les populations balkaniques ne répondent pas à l'appel. [...]
[...] Ainsi comment comprendre les révoltes grecques ? Nous verrons, en premier lieu, les origines de l'élan nationaliste grec, puis les révoltes armées et enfin nous nous intéresserons à l'intervention européenne qui permet le règlement de l'insurrection grecque. Origines de l'élan nationaliste grec Éveille de la conscience grecque À la fin du 18e siècle, la domination ottomane entraine au sein de la population grecque une lassitude à la fois religieuse (les chrétiens orthodoxes sont brimés par Etat musulman) et sociale (interdiction faite aux Grecs d'acquérir des terres agricoles par exemple). [...]
[...] L'Empire ottoman proclame la guerre sainte, et menace tout particulièrement la Russie. Nicolas Ier profite alors de la non-exécution du traité d'Ackermann pour déclarer, en avril 1828, la guerre au sultan. Dans cette situation précaire, le Royaume-Uni n'a aucun mal à négocier avec Mehmet Alî le retrait des troupes égyptiennes du Péloponnèse, qui s'effectue à la fin de l'année 1828. Ce retrait rend par conséquent inutile l'expédition militaire française, lancée en août 1828, si ce n'est pour servir le prestige de la France. [...]
[...] Entre les primats et le peuple apparait une classe moyenne de commerçants. Le développement de la marine marchande grecque au cours des guerres napoléoniennes (seuls les marins grecs pouvaient forcer le blocus continental) a entrainé une relative prospérité économique qui donne une envie supplémentaire d'indépendance aux Grecs. IL faut y joindre également l'aspect religieux. En effet, la liberté religieuse accordée par le Sultan à la population grecque chrétienne n'a fait qu'agrandir le fossé séparant les occupants et les sujets et empêcher toute assimilation des Grecs par les Turcs. [...]
[...] Le refus turc d'accepter la décision des trois puissances conduit celles-ci à durcir leur position, en décidant du blocus des côtes grecques, et de l'envoi d'un corps expéditionnaire français dans le Péloponnèse. C'est le début d'une guerre européenne. La principale victoire des trois puissances contre l'Empire ottoman est celle de la bataille de Navarin, le 20 octobre 1827. Cette bataille survient à la suite d'un malentendu : un coup de feu tiré d'un bateau turc aurait donné le signal d'une bataille dont personne ne voulait vraiment. Toujours est-il que la flotte égypto-turque est détruite par les forces anglo-franco-russes. [...]
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