Les grands changements de la société française - La France paysanne et le désarroi agricole actuel - Conférence de Monsieur Jean Viard
Quand on vit 40% de plus on mange aussi 40% de plus. Ce phénomène est actuellement en cours de mondialisation, il y a donc une explosion des prix agricoles, une montée très importante de la question alimentaire. Les 45 km par jour c'est aussi la pollution ayant des implications sur l'environnement et donc sur l'agriculture.
[...] L'image du paysans est fausse. Bref : les gens n'ont plus faim, on exporte et on subventionne. Le problème des subventions c'est que parfois on va même jusqu'à déstabiliser le tiers monde. La politique européenne va être construite sur le modèle français. On va vendre le modèle à l'Europe en disant que si l'on a une politique alimentaire cela va nous unir. L'idée c'est l'arme alimentaire. Selon De Gaulle si l'on a l'arme nucléaire et l'arme alimentaire on est en sécurité (pour les anglais la nourriture s'achète partout, cela n'est pas nécessaire). [...]
[...] Partout en Europe on développe les grandes exploitations mais à ce moment là en France on morcelle les exploitations dans une visée d'autosuffisance des agriculteurs. Michel Serre explique que la monarchie était maritime dans sa politique, il fallait des arbres pour construire les bateaux et conquérir d'autres contrées, la monarchie faisait une colonisation maritime, les révolutionnaires sont des gens de terre et on abandonne la mer aux anglais. Napoléon nous emmènera à Moscou alors que la monarchie nous emmenait en Louisiane. [...]
[...] Les premiers ayant l'idée de respecter la nature ce sont les protestants. Le protestantisme est le seul monothéisme qui n'est pas né dans les déserts. Les autres monothéismes du désert sont fait de populations nomades qui se protègent de la nature, qui maîtrisent la nature. Cette culture de la nature n'est pas présente chez les protestants qui né en Suisse et dans le cœur de l'Europe où la société n'est pas nomade et qui s'oppose au catholicisme sur la vente des indulgences pour construire des Eglises. [...]
[...] La majorité de ces sols est en fait possédée par des sociétés, il n'y a plus beaucoup de paysans propriétaire. On connaît bien l'opposition entre le monde rural et la ville en France alors que cela n'existe pas aux Etats-Unis. On a une véritable société rurale française, ce qui va se passer c'est que petit à petit les gens des villes vont se dire que cette campagne qui se vide on va pouvoir en faire quelque chose. A partir de 1963 quand on demande en France où est la beauté, la liberté, on répond à la campagne alors qu'historiquement la ville rend libre Ce n'est pas la même liberté c'est une liberté individuelle, la beauté c'est l'idée de la nature et c'est aussi un rejet de la ville. [...]
[...] Pendant la seconde guerre il n'y a plus de complément alimentaire colonial et les gens ont faim. Ce modèle d'agriculture n'existe plus aujourd'hui mais il est très enraciné dans la culture française, aujourd'hui le nombre immense de résidence secondaire traduit ce sentiment paysan, cette nostalgie de l'agriculture. Avec Vichy qui prône l'agriculture lorsque Pétain va chuter à la libération c'est le triomphe de la ville et de l'usine pendant que les valeurs paysanne se trouvent plonger dans le souvenir noir de Vichy. Cela va durer jusqu'en 1958 avec l'arrivée du général De Gaulle. [...]
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