Au XXe siècle, l'Amérique latine a connu une forte urbanisation. En effet, en 1960, elle avait le plus haut taux d'urbanisation (2,7% en croissance annuelle moyenne) et en 1990, deux latino-américains sur trois vivaient dans de très grandes villes.
Tout cela amène ainsi à un flux migratoire vers ses grandes métropoles, reflétant avant tout le désarroi de paysans qui cherchent un soulagement à leurs misères dans celles-ci (...)
[...] Le zoning social oppose un violent contraste entre les quartiers résidentiels à la masse des bidonvilles, qui dévalent les collines sous la forme d'un manteau de petites maisons bariolées et piquées d'antennes TV, aux ruelles tortueuses et peu sûres pour les non-résidents. Il arrive aussi que les gens des ranchos descendent pour piller pendant quelques heures les quartiers commerçants. La ville est alors quadrillée par l'armée qui tire sans sommation sur les fuyards. A Lima, les façades coloniales se sont fissurés sous l'effet de la pollution et de la négligence, et les rues du centre sont envahies quotidiennement par la foule des vendeurs ambulants qui se disputent chaque mètre carré de trottoir. [...]
[...] L'histoire de ce continent surprend par la profondeur de ses mutations : l'Amérique rurale, celle des grands domaines et des communautés indiennes a régressé quand elle n'a pas disparu, pour céder la place au monde un peu angoissant des villes démesurées, tentaculaires, polluées, bruyantes mais bien vivantes. Lieu de vice, de la pauvreté et de l'insécurité, espace gris et contaminé, elle est aussi assimilée à l'autoritarisme militaire et à l'échec d'un modèle économique qui a généré les vendeurs ambulants et les nombreux mendiants au cœur de la ville. [...]
[...] A Rio, on aménage des fronts de mer en arasant les collines des alentours. Alors que les pauvres continuent de s'entasser dans les favelas des collines, d'où ils gardent des vues imprenables sur les immeubles de luxe construits en contrebas. Tandis qu'à Lima, ce sont des constructions modernes de béton et de verre qui surplombent les vieux toits du centre dégradé. A Rio, en de la population vivait dans les favelas et à Lima, la part des bidonvilles concerne 10% de la population en 1956. [...]
[...] Mais les îlots de luxe et les océans de pauvreté ne sont jamais très éloignés les uns des autres. Ces immenses métropoles donnent d'elles mêmes une image pathologique, par leur croissance vertigineuse, par l'absence d'urbanisme et le désordre du tissu urbain ou encore par leur forte criminalité. c. Lutte contre la pauvreté : programme sociale voué à l'échec ? Conscients des ravages causés par les politiques d'ajustements radicaux, les Etats ont mis en place des programmes sociaux de lutte contre la pauvreté mais adaptés à leur tradition. [...]
[...] A la fin des années 1980, on estimait que 40% de la population survivait dans quelque 800 quartiers de ce type. Les habitants des zones défavorisés s'organisent en clubs de maires, en associations sportives et en coopératives de construction. Comme bien d'autre métropoles, Rio a connu la ségrégation sociale entre le Sud résidentiel, où les immeubles de luxe surgissent au bord des plages, dominés par des mornes dénudés où s'accrochent les favelas, et un nord couvert par les installations industrielles, les petites maisons ouvrières et les bidonvilles qui envahissent le fond de la vaste baie de Guanabara. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture