Blocage de la croissance dans un contexte de « trend » séculaire à la baisse ou surchauffe capitalistique et spéculative dans un monde privé de régulation monétaire internationale, tous ces phénomènes conjugués aboutissent à la crise de 1929, épisode boursier d'une récession économique de grande amplitude, première grande crise du capitalisme. Ses tentatives de règlement voient émerger une nouvelle théorie économique et sociale globale -le keynésianisme- dont plusieurs aspects perdureront au lendemain de la première Guerre Mondiale.
-Une crise qui exprime les dysfonctionnements structurels antérieurs du capitalisme.
-Une crise qui amplifie ces désordres antérieurs et enclenche des mutations, à l'origine d'une nouvelle hiérarchie internationale (conséquences géopolitiques).
[...] 3/Le décrochement de l'économie américaine. De 1929 à 1932, le revenu national des USA s'effondre de 87 à 39 milliards de dollars et l'investissement, qui représentait 15% du PNB, tombe à 1,5%. L'internationalisation de la crise touche le commerce extérieur, d'autant plus que le tarif Hawley-Smoot de 1930 (réaction protectionniste libérale) provoque des représailles douanières qui gênent les exportations américaines, d'autant plus que le dollar reste une devise surévaluée, surtout après la dépréciation de la Livre en 1931. B. Une société en crise 1/La montée du chômage million en 1929 de la population active) et 12 millions en 1932, soit un quart des actifs, sans compter le chômage partiel assorti d'une baisse des revenus. [...]
[...] 2/Etapes et aspects de la dépression mondiale. Plus sensibles aux influences et dépendantes des capitaux américains, les économies autrichienne et allemandes s'effondrent au printemps et à l'été de 1931 (faillite du Kreditanstalt viennois et de la Danatbank allemande) ; le chancelier allemand Brüning décrète la fermeture des banques et isole le mark de l'extérieur. Puis la GB, déjà touchée par les faillites bancaires en Europe et subissant une spéculation sur la Livre, abandonne le Gold Exchange en septembre 1931, ce qui atteint le système bancaire français où la devise britannique est détenue comme monnaie de réserve par la Banque de France. [...]
[...] -Une fois la reconstruction achevée en Europe, l'investissement a surtout concerné le développement d'un outillage plus productif, répondant ainsi aux nécessités de restructuration économique engendrées par la seconde révolution industrielle et dans le cadre de grandes entreprises-phares. On a donc peu embauché, nourrissant ainsi un sous-emploi chronique. Par ailleurs, l'investissement a été dirigé en priorité vers les activités de pointe (électricité, aluminium, pétrole, automobile) au détriment des secteurs anciens (charbon, textile) encore importants et qui vont souffrir d'un manque de capitaux. partir de 1925, l'effort d'investissement se relâche du fait de la stagnation des prix de gros qui jouent un rôle directeur dans la détermination des profits. [...]
[...] 2/Une crise de confiance existentielle. On ne croit plus à l'avenir et natalité et nuptialité régressent brutalement. La misère génère une angoisse et un désespoir porteurs de violence. Certains s'interrogent sur la légitimité même du système capitaliste libéral. De leur côté, les responsables politiques restés trop tardivement optimistes La prospérité est au coin de la rue affirmait HOOVER en 1929 songent à des solutions adaptées à l'ampleur du désastre. Sur cette désespérance américaine, voir les films de FRANK CAPRA, en particulier Un homme dans la foule Que la vie est belle et Mr Smith au Sénat tous produits par la Warner, spécialisée dans les années 1930 dans les films politiques et sociaux. [...]
[...] L'argent étranger y est en quelque sorte aspiré, structurant le mécanisme aboutissant au krach d'octobre 1929. C.La controverse théorique 1/La vision libérale. Elle a été relancée par la crise des années 1970. Pour les libéraux correspond à un accident cyclique venant perturber des structures saines et la récession est imputable aux excès d'interventionnisme entraînant l'assainissement indispensable à la reprise. Les reaganiens des années 1980 condamneront le NEW DEAL mais aussi la politique tardive et timorée d'HERBERT HOOVER, en particulier le maintient des hauts salaires dans le but d'éviter la contraction de la demande. [...]
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