« Entre des peuples qui sont géographiquement groupés comme les peuples d'Europe, il doit exister une sorte de lien fédéral ». C'est en ces termes que le ministre des Affaires étrangères français, Aristide Briand, présente son projet d'union fédérale européenne ou plan Briand, pour la première fois le 5 septembre 1929, à Genève, devant la Xe assemblée de la Société des Nations. Aristide Briand est alors connu comme étant un grand orateur et négociateur, mais aussi un fervent défenseur de la paix, mais également (cette fois-ci en tant que ministre des Affaires étrangères) à la négociation du traité de Locarno en 1925 avec son homologue allemand Stresemann.
Son discours, ainsi que son plan sont dans un premier temps reçus avec beaucoup d'enthousiasme par les Etats représentés à l'assemblée. Il lui est alors demandé de préparer un mémorandum pour le 17 mai 1930, afin d'éclairer ce projet. Suite aux réponses des 26 gouvernements européens de la SDN (qui devaient être rendues avant le 15 juillet 1930), il lui est ensuite demandé de présenter un projet achevé devant la XIe assemblée de la SDN en septembre 1930. Néanmoins, si, comme nous l'avons dit, ce discours est reçu avec enthousiasme, des réticences se font déjà sentir auprès de certains gouvernements, notamment celui de la Grande-Bretagne, représenté par Henderson, en charge du Foreign Office.
Ainsi, nous pouvons alors nous demander pour quelles raisons la Grande-Bretagne a provoqué l'échec du plan d'union fédérale d'Aristide Briand.
[...] Néanmoins, les craintes de la Grande-Bretagne concernent aussi l'exclusion d'autres États, tels que l'URSS. Ainsi, alors qu'elle souhaite déjà l'adhésion de l'Union Soviétique dans la SDN, pour les Britanniques, elle doit impérativement être incluse dans le plan d'Union européenne, car elle ne doit en aucun cas se sentir menacée par sa formation. Toutefois, pour Briand, il est clair que son intégration dans le projet n'est pas une option, de peur que l'idéologie soviétique ne s'étende. Pour ces différentes raisons, le plan Briand pourrait, selon la réponse britannique mettre en danger la paix mondiale. [...]
[...] Il lui est alors demandé de préparer un mémorandum pour le 17 mai 1930, afin d'éclairer ce projet. Suite aux réponses des 26 gouvernements européens de la SDN (qui devaient être rendues avant le 15 juillet 1930), il lui est ensuite demandé de présenter un projet achevé devant la XIe assemblée de la SDN en septembre 1930. Néanmoins, si, comme nous l'avons dit, ce discours est reçu avec enthousiasme, des réticences se font déjà sentir auprès de certains gouvernements, notamment celui de la Grande-Bretagne, représenté par Henderson, en charge du Foreign Office. [...]
[...] Par conséquent, nous pouvons supposer que la Grande-Bretagne a été effrayée par une évolution trop rapide du plan qui restait encore trop imprécis sur certains points. Tout d'abord, alors que lors de la première présentation à la X assemblée de la SDN, Briand semble souhaiter un projet économique, son mémorandum parle d'une subordination du problème économique au problème politique Or, ce nouvel élément effraie grandement les États européens qui craignent une diminution de leur souveraineté, et en premier lieu la Grande-Bretagne pour qui the only form which official minds could either understand or identify with British interests was an essentially economic form of European union Ce revirement soudain des priorités du plan est mal perçu. [...]
[...] C'est notamment l'opinion de J-H Thomas, le ministre des dominions, qui espère au contraire le développement d'accords protectionnistes avec le Commonwealth, et en particulier des tarifs préférentiels concernant l'importation de nourriture. Alexandre Leeper considère également qu'il serait impossible pour la Grande-Bretagne d'être à la fois membre d'un club européen et de rester à la tête d'un empire mondial. Il faut en outre savoir qu'en des échanges britanniques se faisaient avec son Commonwealth. De plus, la Grande-Bretagne étant alors la nation du monde qui échange le plus, ainsi que le plus grand marché d'importation européen, limiter ses relations commerciales à l'Europe pourrait être dommageable pour son économie. [...]
[...] Donc nous pouvons voir que si la Grande-Bretagne ne se sent pas européenne, du fait de son statut de grande puissance, elle se devait de répondre positivement, bien qu'elle ne soit pas intéressée par le projet. II/ La nécessité de protéger ses intérêts mondiaux Europe contre Commonwealth Bien qu'elle ne se sente pas concernée, la Grande-Bretagne ne pouvait pas pour autant laisser se mettre en place ce plan car cela aurait signifié une isolation totale de la Grande-Bretagne si elle refusait d'y participer ou une rupture avec ses relations impériales si elle l'acceptait. [...]
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