La grande propriété a été vue en France comme novatrice. Elle a essayé d'entraîner les petits cultivateurs dans la voie du progrès. Au contraire, les Italiens ont longtemps reproché aux grands propriétaires d'être responsables du retard économique de l'agriculture italienne, et même de tout le retard économique du pays.
Aristocrate et bourgeoisie forment en Italie un bloc de propriétaires fonciers. Même si la bourgeoisie française a essayé d'imiter le mode de vie des aristocrates, elle est restée nettement séparée. Il est vrai que la Révolution est passée par là, alors qu'en Italie, la noblesse avait souvent retrouvé ses privilèges jusque vers 1860. Aussi, la bourgeoisie, après avoir acquis des propriétés foncières, a cherché obtenir les mêmes pouvoirs qu'elles.
Ces grands propriétaires, qu'ils soient d'origine noble ou bourgeoise, exercent un pouvoir politique plus grand qu'en France. Les producteurs de céréales du Nord ont obtenu des tarifs protecteurs, comme en France, mais ils ont obtenu bien plus (des mesures et subventions en leur faveur). Leurs poids politique est d'autant plus fort que les petits ne votent pas avant 1912.
La grande propriété foncière italienne, des années 1830 à la période du fascisme, joue un rôle essentiel, non seulement dans le destin de l'agriculture, mais aussi dans le mouvement général de modernisation de l'économie italienne.
L'historiographie reste encore très divisée sur on rôle exact : force d'inertie, groupe social passif englué dans l'héritage de la domination féodale ? Ou bien groupe plus complexe, ayant fait preuve d'une capacité d'adaptation beaucoup plus grande qu'on ne le dit ?
[...] Globalement, ces achats renforcent la grande propriété. La législation nouvelle arrache ces vastes propriétés à l'archaïsme : d'importants investissements venant des villes orientent ces propriétés dans la voie capitaliste et affectent désormais les positions de la noblesse face à la fraction bourgeoise du bloc social dominant. Les grands propriétaires dans la grande crise économique La grande propriété est confrontée à l'arrivée massive des blés étrangers en Europe et à une baisse des prix. Dans l'espace économique et politique, la grande propriété qui détenait des positions clefs recule devant la montée de la bourgeoisie industrielle du Nord. [...]
[...] Le métayer placé par le propriétaire jouit d'une assez grande stabilité. En revanche, il doit satisfaire à plusieurs types de travail, accepter des formes de corvées dues au propriétaire et consignées dans un contrat écrit, gérer l'environnement, se prémunir contre les problèmes posés par des sols difficiles. Le métayer vise plus à atteindre une agriculture d'autosuffisance sur le plan alimentaire qu'à répondre aux besoins du marché. Ce système de domination des grands propriétaires suscite deux interprétations : on a affaire à la permanence d'un contrat de sujétion avec l'héritage de la domination féodale, fondée sur la soumission de la famille du petit paysan ou, au contraire, on voit dans la mezzadria un modèle d'équilibre et de paix sociale pour la société rurale (idée contestable puisque la Toscane a aussi donné naissance à de puissants mouvements de contestation des hiérarchies sociales). [...]
[...] Le grand propriétaire en Italie au XIXème siècle La grande propriété a été vue en France comme novatrice. Elle a essayé d'entraîner les petits cultivateurs dans la voie du progrès. Au contraire, les Italiens ont longtemps reproché aux grands propriétaires d'être responsables du retard économique de l'agriculture italienne, et même de tout le retard économique du pays. Aristocrate et bourgeoisie forment en Italie un bloc de propriétaires fonciers. Même si la bourgeoisie française a essayé d'imiter le mode de vie des aristocrates, elle est restée nettement séparée. [...]
[...] Gagnée par la peur, la grande propriété cherche désormais des appuis du côte du fascisme. Cependant, les grands propriétaires ont très bien compris qu'ils pouvaient trouver chez les nouvelles classes moyennes rurales des alliés potentiels face à la menace de la collectivisation. Désormais, les nouveaux propriétaires redoutaient encore plus que les gros de perdre des terres durement acquises grâce à l'émigration : il n'était pas rare alors que ceux qui avaient pu voter encore socialiste en 1919, une fois devenus propriétaires, se portent sur des votes opposés. [...]
[...] C'est ainsi qu'une grande propriété qui continue, contrairement au cas français, à jouir d'un pouvoir politique considérable, non seulement sauve ses positions, mais parvient à se moderniser par l'extension des machines agricoles, l'utilisation des engrais chimiques, e le développement de l'élevage. Cette évolution s'accompagne aussi d'une redistribution de l'influence au sein du groupe des grands propriétaires. Ceux du Mezzogiorno perdent du terrain. La politique douanière protectionniste les pénalise en partie. Mais les latifundia ne déclinent pas aussi vite qu'on a pu le dire, elles s'accrochent à une forme de pouvoir traditionnel relayée par la puissance du clergé. [...]
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