IIIe République, crise boulangiste, boulangisme, Mac Mahon, Jules Grévy, instruction publique, libertés républicaines
En 1879, le renouvellement du tiers des sénateurs donne la majorité aux républicains au Sénat. Mac Mahon finit par démissionner le 30 janvier 1879. Le républicain Jules Grévy lui succède. Ce triomphe du législatif sur l'exécutif met fin à la dualité de lecture possible des lois constitutionnelles. La République s'identifie alors au régime parlementaire et toute tentative pour renforcer l'exécutif semble alors suspecte. Avec la victoire des républicains, s'installe jusqu'à la fin du XIXe siècle une république modérée : centre gauche, Union républicaine (Ferry), Gauche républicaine (Gambetta). Mais rapidement, les républicains se divisent notamment sur la « guerre scolaire » puis la question coloniale et doivent affronter dans la deuxième moitié de la décennie sa première grave crise, le boulangisme.
[...] Cette république des « fondateurs » devient alors le fruit des ministères Ferry. Ministre de l'Instruction publique dès 1879, puis deux fois chef du gouvernement (1880-81, 1883-1885), Ferry est l'homme d'État qui conduit les réformes des opportunistes à leur terme. Il mène une politique anticléricale en liant ses décisions restrictives aux premiers développements de sa politique scolaire : interdiction des Jésuites en France, fin à la tolérance des congrégations qui n'ont pas d'autorisation, monopole de l'Université pour la délivrance des diplômes, création d'une école normale de jeunes filles dans chaque département, lycées de jeunes filles (loi Camille Sée - 1880), enseignement primaire gratuit (1881), obligatoire et laïque (1882) dispensé par les « hussards noirs » de la République. [...]
[...] En conclusion, la décennie 1879-1889 voit l'affirmation de la jeune IIIème République tant d'un point de vue institutionnel que politique. Cette « république des fondateurs » est cependant très rapidement menacée par la crise boulangiste, crise qu'elle surmonte et dont elle sort renforcée. Cette « république des républicains » va donc devoir cependant approfondir son œuvre, car comme disait Buisson lors du congrès du parti radical en 1903 : « Le premier devoir d'une République est de faire des républicains ». [...]
[...] Sa décision de rayer des cadres les princes d'Orléans en fait un général jacobin et populaire. Sa fermeté dans l'affaire Schnæbelé (1887) - commissaire français momentanément incarcéré par les Allemands - lui vaut le surnom de « Général Revanche ». Sa popularité inquiète et lors d'une nouvelle combinaison ministérielle, il est remercié. Revenu à la vie civile et libre de se faire élire, le général remporte 6 victoires en province. La coalition hétéroclite qui le soutient s'appuie sur un mot d'ordre inspiré du radicalisme : « Dissolution, Révision, Constituante » (Programme qui mêle socialisme et nationalisme : participation des travailleurs aux bénéfices, impôt progressif, caisses de retraite, importance de l'armée, régénérer République, l'émanciper d'un régime parlementaire). [...]
[...] Gouverner la République de 1879 à 1889 : en quoi cette « république des fondateurs » parvient-elle à fonder ses bases, tout en surmontant la crise boulangiste qui rallia contre elle tous ses opposants ? En 1879, le renouvellement du tiers des sénateurs donne la majorité aux républicains au Sénat. Mac Mahon finit par démissionner le 30 janvier 1879. Le républicain Jules Grévy lui succède. Ce triomphe du législatif sur l'exécutif met fin à la dualité de lecture possible des lois constitutionnelles. [...]
[...] La crise devient politique lorsque la presse révèle que le propre gendre du président Grévy « vend » des légions d'honneur (scandale des décorations). Le 2/12/1887, Jules Grévy démissionne et est remplacé par le peu charismatique Sadi Carno. De plus, les difficultés des classes moyennes, des travailleurs au chômage, des ouvriers en grève et l'affichage bourgeois du gouvernement républicain permettent aux Radicaux de gagner des voix. La République opportuniste semble usée. Ainsi naît le "boulangisme" qui se distingue par le populisme et le nationalisme. [...]
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