Après la défaite de 1870, l'installation de la Troisième République n'est pas acquise d'emblée. Créée sous le règne d'une majorité parlementaire conservatrice, plutôt monarchiste et bonapartiste, elle va perdurer pendant près de soixante dix ans, sans véritable Constitution. C'est pourtant l'apogée du régime parlementaire. La Chambre des députés exerce une influence décisive sur l'action des gouvernements successifs. L'oeuvre de la Troisième République est considérable, aussi bien en matière d'instruction publique que du point de vue des libertés et de l'épanouissement d'une société démocratique. La Troisième République remporte la terrible épreuve de la Grande Guerre, mais elle succombe à la défaite militaire du 10 mai 1940.
[...] La Gauche veut la revanche contre le jeune empire allemand. En janvier 1886, Boulanger (proche de Clemenceau) devient ministre de la Guerre. Boulanger gagne sa popularité en améliorant le confort et l'ordinaire des soldats. Sa décision de rayer des cadres les princes d'Orléans en fait un général jacobin et populaire. Sa fermeté dans l'affaire Schnæbelé (1887) - commissaire français momentanément incarcéré par les Allemands - lui vaut le surnom de « Général Revanche ». Sa popularité inquiète et lors d'une nouvelle combinaison ministérielle, il est remercié. [...]
[...] La crise devient politique lorsque la presse révèle que le propre gendre du président Grévy « vend » des légions d'honneur (scandale des décorations). Le 2/12/1887, Jules Grévy démissionne et est remplacé par le peu charismatique Sadi Carno. De plus, les difficultés des classes moyennes, des travailleurs au chômage, des ouvriers en grève et l'affichage bourgeois du gouvernement républicain permettent aux Radicaux de gagner des voix. La République opportuniste semble usée. Ainsi naît le "boulangisme" qui se distingue par le populisme et le nationalisme. En effet, cette décennie est marquée par une vague de patriotisme contestataire. [...]
[...] Enfin la modération politique de certains grands leaders s'expliquerait par leurs liens avec les milieux d'affaires, traditionnellement plus conservateurs : Ferry fait ainsi preuve d'un conservatisme politique car son but est d'établir un gouvernement fort, moins dépendant des Chambres et capable de faire face aux oppositions. Ces oppositions vont ainsi se cristalliser contre cette république bourgeoise lors de la crise boulangiste (1886-1889). La crise économique (1882) et le chômage qui l'accompagne dans les grands centres industriels et urbains donnent aux mouvements de mécontentement des allures primitives de soulèvement contre la faim. [...]
[...] Il lui faut victoire parisienne. Le 27 janvier 1889, il triomphe à Paris, avec l'appui des quartiers populaires. Mais son implantation est instable. Le Gouvernement rétablit le scrutin d'arrondissement pour éviter les coalitions hétérogènes favorables à Boulanger, interdit les candidatures multiples. Le 22 février 1889, le ministre de l'intérieur Constans fait croire que Boulanger va être arrêté pour lui faire peur ; ce dernier prend maladroitement la fuite pour la Belgique où vit sa maîtresse. Dès mars 1889, l'unité artificielle boulangiste est rompue, ce qui marque l'épilogue de la crise boulangiste. [...]
[...] Ministre de l'Instruction publique dès 1879, puis deux fois chef du gouvernement (1880-81, 1883-1885), Ferry est l'homme d'Etat qui conduit les réformes des opportunistes à leur terme. Il mène une politique anticléricale en liant ses décisions restrictives aux premiers développements de sa politique scolaire : interdiction des Jésuites en France, fin à la tolérance des congrégations qui n'ont pas d'autorisation, monopole de l'Université pour la délivrance des diplômes, création d'une école normale de jeunes filles dans chaque département, lycées de jeunes filles (loi Camille Sée - 1880), enseignement primaire gratuit (1881), obligatoire et laïque (1882) dispensé par les « hussards noirs » de la République. [...]
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