La France de Vichy, le régime de Vichy ou le gouvernement de Vichy, selon les expressions consacrées peut être étudiée à partir de deux aspects indissociables : la « Révolution nationale » et la « collaboration ». La politique de « collaboration », c'est-à-dire les relations avec l'Allemagne nazie, puissance occupante, ne s'explique pas sans considérer la politique intérieure, c'est-à-dire les positions et les luttes politiques des hommes de Vichy, le programme de Vichy, désigné par l'expression de « Révolution nationale ». En d'autres termes, la signature d'une convention d'armistice le 22 juin 1940 n'inaugure pas seulement les relations entre vainqueurs et vaincus mais marque aussi le caractère du
nouveau pouvoir politique constitué autour de Pétain (...)
[...] Dans un climat de rumeurs, avertissement de Londres : tout parlementaire se rendant à une convocation sera sur la liste de proscription. Le Comité Français de Libération Nationale annonce : dès que les circonstances le permettront, l'action de la justice à l'égard du maréchal Pétain et de ceux qui ont fait partie des pseudos gouvernements fondés par lui Surtout, l'ambassadeur Abetz somme Pétain de nommer des hommes sûrs avec, à leur tête, Pierre Laval. Grève des signatures et - 15 - de sa présence en conseil des ministres. [...]
[...] En 1942, la participation française aux déportations a été négociée (notamment accords Bousquet-Oberg), le gouvernement Français tenait à ce que les opérations soient confiées à la police française, les juifs étrangers étaient en principe seuls concernés mais les autorités françaises allant souvent au-delà des demandes allemandes trop contentes de se débarrasser d'étrangers (notamment en déportant les enfants) et les juifs de nationalité française ne furent pas épargnés (25000 déportés) malgré l'attachement officiel de Pétain (surtout à l'égard des ancien combattants juifs). Au total sur 300000 juifs vivant en France victimes des déportations (dont 76000 dans les camps) dont plus de la moitié en 1942. [...]
[...] Exemple du congédiement de Laval le 13 décembre 1940 : Pétain demande leur démission aux ministres. Il revient en annonçant qu'il accepte celles de Laval et d'un autre ministre. En fait, il s'agit de se débarrasser de Laval. Un temps arrêté, Laval est délivré par une intervention allemande directe. Pierre Etienne Flandin lui succède très brièvement mais ce cacique de la Troisième République forme un gouvernement dans lequel les parlementaires sont très présents et où des combinaisons retrouvent la pratique des dosages de la République parlementaire. [...]
[...] Si tous les partisans de Vichy n'approuvaient pas également ces thèmes, si certains y voyaient une simple rhétorique de propagande ou cherchaient à justifier le maréchal à tout prix, ce n'en était pas moins la doctrine officielle du régime contre laquelle nul partisan de Vichy ne s'éleva. Tout cela avec un aveuglement puisqu'en même temps, on déportait. - 9 - L'esquisse d'un nouvel ordre politique se traduit d'abord par le projet de supprimer tout ce qui est assimilé au régime aboli : les partis politiques, les syndicats. Les hommes considérés comme les responsables de la défaite sont jugés (Edouard Daladier, Léon Blum, le général Gamelin, etc.). Les procès de Riom tournent cependant à la confusion pour les accusateurs. [...]
[...] Dès avant le 10 juillet, un aperçu des institutions se devinait avec l'annonce de l'armistice dans les propos de Pétain : je fais don de ma personne à la France Ensuite, sur la base de la loi constitutionnelle du 10 juillet, une série d'actes constitutionnels sont publiés. Les premiers suivent immédiatement, les derniers interviennent tardivement pour enregistrer des changements des rapports de force politique. Le premier acte supprime la fonction de président de la République et confie à Pétain les fonctions de chef de l'Etat. Le deuxième acte confère divers pouvoirs à Pétain. [...]
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