Il semble exister en révolution, une sorte de loi sociologique qu'on pourrait formuler ainsi : “les révolutionnaires rêvent d'une unité mais tendent à se diviser”. Le phénomène s'est produit plusieurs fois pendant la Révolution (ex.: 1791 où les députés devenus modérés ont quitté le club des Jacobins). La Gironde et la Montagne, 2 courants issus de la mouvance jacobine eux aussi, ont mené à la Convention une lutte pour le pouvoir qui s'est achevé par la victoire lourde de conséquences de la Montagne.
En 1791, non sans panache, les constituants s'étaient déclarés inéligibles à la législative pour laisse la place aux jeunes. De ce fait, la législative est composée d'hommes non seulement plus jeunes mais plus révolutionnaires. La législative peu à peu, va se laisser dominer par son aile gauche radicale qui regroupe environ 140 députés guidés par Brissot et les orateurs du département de la Gironde et en marge, le grand philosophe Condorcet (appelés brissotins, girondins ou jacobins car ces députés appartiennent au club des Jacobins).
[...] Girondin est devenu synonyme de décentralisateur (et non-fédéraliste) et jacobin est devenu synonyme de centralisateur par “doctrine”. Or c'est tout à fait faux car il n'y a aucun sens historique. En effet, les Girondins, c'est un fait, contestaient le rôle moteur de Paris mais ils étaient beaucoup moins décentralisateurs qu'on ne le croit. Quant aux montagnards, s'ils ont centralisé à outrance le pays, ils l'ont fait par nécessité, en praticien, en pragmatique mais à aucun moment ils n'ont élaboré une quelconque doctrine de centralisation. Bibliographie indicative Girondins et Montagnards. [...]
[...] Ce qui compte est que la montagne est plus homogène que la gironde. Elle arrive à dominer le club des Jacobins et fait expulser les jacobins à l'automne de 1792. A la différence des Girondins, la montagne elle marche droit, sans état d'âme, dans le sens d'une révolution radicale. Ce qui explique qu'elle se convertisse à la centralisation et au dirigisme économique alors que ce n'est pas le cas du tout au départ. Elle a une volonté politique pus affirmée qui va lui permettre de triompher. [...]
[...] Il est à noter que cette conception de la république est à l'époque majoritaire chez les républicains sachant que l'idée républicaine est minoritaire à cette époque en France. A cette attaque frontale des Girondins, les montagnards ripostent en les accusant de vouloir confisquer le pouvoir dans l'intérêt des riches. La gironde dans les premiers temps, exerce sur la convention un certain leadership qui n'est qu'apparent. On le constate avec le procès de Louis XVI durant lequel les Girondins s'empêtrent dans la contradiction. Ils ne savent pas trop ce qu'ils veulent. [...]
[...] Ce succès politique de la montagne fragilise les girondins et remet en question leur leadership. III. La victoire de la montagne A. Du discrédit à l'élimination La mort de Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793, a provoqué contre la république, une coalition européenne. Face à cette coalition, la France accumule les défaites. Elle accumule les défaites et se crée en même temps un deuxième front avec l'insurrection de la Vendée. A la frontière au début avril, le général Dumourier passe à l'ennemi, avant ami des girondins et s'apprêtait à faire marcher ses troupes sur Paris pour rétablir l'ordre. [...]
[...] La constitution proprement dite (première constitution républicaine du pays) fait une place à la démocratie et elle consacre la suprématie du législatif. Cette constitution de l'an I est ratifiée par un référendum (autre innovation), une fois approuvé, elle est aussitôt suspendue. Elle n'était qu'un manifeste politique. Les montagnards n'avaient aucune intention d'appliquer cette constitution car qui dit constitution dit nouvelles élections, dans le climat de l'époque, les montagnards auraient perdu ces élections et le pouvoir. Le coup de force parisien du 2 juin 1793 a provoqué en province des insurrections girondines. Une soixantaine d'administrations de département se révolte contre Paris. [...]
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