Germaine Tillion (abrégée GT), ethnographe, résistante née en 1907 en Haute Loire, a réalisé des missions auprès des peuples Berbères et Chaouïas (en Algérie et au Maroc) pour mener sa thèse, avant de rentrer en France et de s'engager dans la résistance au sein du groupe du Musée de l'Homme (évasion de prisonniers et renseignement). Arrêtée le 13 août 1942, elle est déportée à Ravensbrück. En 1954, elle crée les centres sociaux en Algérie et elle s'engage dans la lutte contre la torture, la clochardisation des algériens et l'émancipation de la femme.
[...] Ce livre s'appuie sur les documents que la Gestapo n'a pas confisqués lors de son arrestation en 1942. Elle vit au cœur d'une tribu semi nomade durant trois missions de 18 mois à 2 ans entre 1934 et 1940. S'opposant au point de vue de Léon l'Africain : « c'est un massif montagneux très élevé [ ] habité par une population d'intelligence bornée qui, de plus, est voleuse et meurtrière », GT tente de nous en faire aimer les contrastes de cette population, parmi ceux-ci, l'identité, un des thèmes récurrent de l'œuvre. [...]
[...] Là, ces criminels, bien habillés, ayant des familles et des diplômes apparaissent comme « Des gens ordinaires ». Alors, ce travail de recherche et de témoignage s'impose à elle qui ne peut accepter que la certitude de ce qui fut « si cruellement et réel et certain » soit détruite. B. le combat dans les montagnes algériennes Le douar de Tadjemout dans la région de l'Ahmar Khaddou, était souvent dénigré et pauvre : GT en profite pour lui redonner une place, grâce à son organisation sociale, culturelle et à sa spécificité berbéro-arabe ; après la guerre, son attachement à cette région algérienne l'amène à s'insurger contre la clochardisation de la société entamée pdt les 1920s et qui se poursuit dramatiquement après la guerre : en effet la croissance démographique (phase de la transition démographique) a entraîné la baisse de la vaine pâture et, davantage chaque année, celle des rendements. [...]
[...] Parmi ceux-ci, on retrouve la condition de la femme, qu'elle explique comme on l'a vu, par la détérioration des sociétés tribales. Le Coran impose l'héritage féminin : les filles doivent recevoir leur part (cad en fait une demi-part) au même titre que leurs frères, or, cet aspect de la religion implique la détérioration, puis la mort, des tribus. En effet, s'il n'est pas dangereux de séparer des moutons ds une société nomade, cela l'est bcp + ds une société composée de terres : on démembre alors le patrimoine et ceci peut être dramatique si on marie sa fille à un étranger (n'oublions pas l'importance de la communauté) d'où l' « avantage » apporté par l'endogamie. [...]
[...] La résurrection historique la plus riche ne peut avoir lieu qu'au confluent de l'enquête orale, menée avec des méthodes scientifiques positives, et des « documents » ayant subi le traitement critique indispensable. La patiente donc s'impose Les domaines : apports aux différentes sciences humaines Germaine Tillion allie la méthode et l'esprit de ces deux disciplines indissociables que sont l'ethnographie (Branche des sciences humaines qui a pour objet l'étude descriptive des ethnies) et l'anthropologie. (sociale et culturelle étude des croyances et des institutions, des coutumes et des traditions des différentes sociétés humaines). [...]
[...] Les peuples peuvent choisir alors l'exogamie, comme le fait la « république des citoyens » (qui correspond à notre société actuelle) ou l'endogamie (considérée aujourd'hui comme une bizarrerie sociale) comme le font deux types de société : la « république des cousins » et la « république des beaux frères » que nous allons voir maintenant : République des cousins La « République des cousins » est l'idéal social défendu au Maghreb, il implique un devoir de solidarité envers tous leurs parents en ligne paternelle plus important que toutes autres obligations civiques ou patriotiques. Ici, les vrais parents sont définis par rapport à la lignée paternelle (« lorsqu'on était aït' amni (cad de la descendance masculine de mes oncles paternels) on était vrais parents, solidaires pr la vengeance et l'honneur »). En revanche, on n'a aucun devoir envers les femmes car celles-ci sont considérées comme des « mères porteuses », les pères faisant réellement les enfants. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture