L'objectif de cette recherche est d'offrir à la révolution islamique de 1979 un champ de causalité le plus vaste possible. Nous n'avons qu'assez répété dans ce cours la nécessité d'abandonner des fils de lectures bien trop faciles à démêler, de laisser de côté les prismes nous offrant une vision claire, simple, mais biaisée des conflits.
Sans chuter dans les rouages d'une thèse de la continuité, il convient néanmoins de considérer que le tournant de 1979 ne peut se satisfaire de la vision réductrice de la thèse de l'accident.
Pourquoi la révolution iranienne a-t-elle eu lieu ? Quelle idéologie a su transformer une contestation globale en révolution puis en institutions ? La révolution iranienne de 1979 prend place dans un contexte historique. Le conflit naît avant tout d'une situation de changement économique et social rapide. Mais il ne s'agit pas d'un conflit strictement interne. En effet, la position géostratégique de l'Iran lui confère un intérêt international.
[...] Ce Conseil remplit la fonction de seconde chambre, mais assortie d'un droit de veto sur la première. Pour résoudre les conflits éventuels entre ce Conseil et le Parlement, la constitution de 1989 a prévu un Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime. Ce Conseil comprend 31 membres tous désignés par le Guide. Ce dernier leur attribue une compétence législative extraordinaire sous son contrôle le plus étroit. Cette attribution ne fait que renforcer les pouvoirs supra constitutionnels du Guide, au détriment de deux organes élus par le peuple, le parlement et le président. [...]
[...] Pratiquement cela ne s'est jamais passé ainsi. L'Ayatollâh Khomeiny s'est imposé comme premier Guide suprême. Avant sa mort il désigna l'Ayatollah Montazeri comme successeur, mais finit par choisir l'Ayatollah Ali Khamenei. L'assemblée des experts consacra par la suite cette cooptation. Le Guide suprême sera dorénavant nommé à vie sur une liste de candidats sélectionnés par un cercle restreint de religieux connus pour leur adhésion sans faille au régime. Le Guide ne peut être démis de ses fonctions qu'en cas d'incapacités physiques graves. [...]
[...] Il engage la Révolution Blanche. Il s'agit d'une multitude de projets modernisateurs tels que la distribution des terres cultivables, une nouvelle loi électorale donnant le droit de vote aux femmes, une grande campagne d'alphabétisation. Mais par manque d'adhésion populaire, ces mesures sont incomprises par la population et lui sont alors imposées. La réforme agraire se heurte à l'aristocratie ainsi qu'au clergé chiite qui parmi les plus grands propriétaires terriens d'Iran voit dans cette réforme une violation du droit sacré de la propriété et dans le vote féminin une tentative de semer la discorde familiale. [...]
[...] En effet le modèle iranien comporte une originalité. Il expérimenta une révolution islamique dans le seul pays de la région reconnu officiellement depuis l'empire Safavides en 1501, comme Etat Chiite. L'organisation du pouvoir découla de l'idéologie préconisée par le Guide de la révolution, l'Ayatollâh Khomeiny. Elle s'illustra par l'élaboration d'une nouvelle constitution. Le projet de constitution, inspiré du texte de la Ve République française fut soumis par des juristes iraniens à l'Ayatollâh Khomeiny avant son arrivée triomphale à Téhéran en 1979. [...]
[...] Parallèlement aux tribunaux, il y a les tribunaux de la révolution encore en fonction 30 ans après la révolution. Le bureau du Guide a des ramifications auprès de toutes les instances officielles. C'est un Etat dans l'Etat. Une autre particularité consacrée par Khomeiny avant sa mort. Elle consiste dans la capacité du Guide, dont le pouvoir est la concrétisation de la loi religieuse dans la vie politique, de suspendre cette même loi religieuse s'il estime que l'intérêt de l'Etat le commande. [...]
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