"Tout le monde a été, est ou sera gaulliste !" aimait à s'exclamer le Général de Gaulle. C'est dire l'importance que le fondateur de la Vème République accordait au mouvement qui porte son nom. Ce mouvement, ce courant de pensée politique, René Rémond le classe dans le bonapartisme dans son ouvrage Les Droites en France. Mais le gaullisme, par son importance en France (tous les hommes politiques aujourd'hui s'en réclament plus ou moins), il faut bien le dire, n'est-il pas une force plus originale, distincte du bonapartisme ? Sa "certaine idée de la France", son césarisme démocratique, sa position au-dessus des partis (?) de 1940 à nos jours constituent des thèmes intéressants pour aborder le gaullisme.
[...] De Gaulle avait dû travailler à Londres avec des communistes, des socialistes, des démocrates-chrétiens, et son rôle avait été de faire la synthèse de ces mouvements et de réaliser un plan de gouvernement dès 1944 qui comprenait un système d'Etat-Providence et de nationalisations d'entreprises qui, avec les implications interventionnistes que de tels politiques supposent, sonnent plutôt comme une politique de gauche. Le gaullisme serait-il une force de gauche ? Non pas ; René Rémond le classe bien à droite (dans la même catégorie que le bonapartisme) et il a des raisons pour cela : son électorat se recrute largement dans les milieux populaires et dans les classes moyennes comme le montrent les adhésions dès 1947 au R.P.F. (Rassemblement du Peuple Français), de l'U.N.R. (Union pour la Nouvelle République) ou le R.P.R. [...]
[...] Mais le gaullisme aujourd'hui connaît des frontières floues et semble manquer d'idées, ce qui tend à le banaliser et à en faire un parti conservateur dans la vie politique. Son réajustement et son retour sur le devant de la scène passent- ils par une redéfinition des dogmes (sur l'Europe notamment) ou par un retour aux valeurs originelles ? Nul ne sait ; la seule certitude, c'est que son manque d'idées nouvelles et trans-partisanes (qui fondent le gaullisme) pour résoudre les maux de la société française risque de l'empêcher pour un certain temps de jouer le rôle qu'il a à jouer : celui d'une force originale sur l'échiquier politique. [...]
[...] Cependant, l'innovation en matière sociale n'est pas à exclure comme le montre la politique de Nouvelle Société de Chaban-Delmas mais elle ne fait pas l'unanimité au sein du parti, comme le montre la mauvaise humeur de Georges Pompidou (qui voyait surtout, il est vrai, en Chaban-Delmas, un possible rival). Cet épisode montre surtout qu'en ces matières, il n'y a pas vraiment de dogme officiel, le premier gouvernement de Jacques Chirac s'étant montré plutôt keynésien, son second gouvernement nettement plus libéral. On peut donc dire que malgré la hiérarchisation imposée par le gaullisme (avec le Président au sommet), la politique donnée est plutôt pragmatique (cf. [...]
[...] Secoué par Mai 1968, le gaullisme semble en crise. Malgré une dissolution réussie, de Gaulle affronte un échec lors du référendum de 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat, mais portant officieusement sur son maintien au pouvoir. Lorsque le charme du césarisme démocratique cesse de fonctionner, il démissionne (le 28 avril 1969), se conformant ainsi à l'exigence éthique de la démocratie. La présidentialisation du régime s'est accentué avec le gaulliste Pompidou au point de rompre avec son Premier Ministre, Jacques Chaban-Delmas pourtant soutenu par l'Assemblée ; c'est une nouvelle donne dans le gaullisme que la rupture du mythe de la confiance illimitée entre le Président et son Premier Ministre. [...]
[...] Le gaullisme en France de 1940 à nos jours Introduction "Tout le monde a été, est ou sera gaulliste aimait à s'exclamer le Général de Gaulle. C'est dire l'importance que le fondateur de la Vème République accordait au mouvement qui porte son nom. Ce mouvement, ce courant de pensée politique, René Rémond le classe dans le bonapartisme dans son ouvrage Les Droites en France. Mais le gaullisme, par son importance en France (tous les hommes politiques aujourd'hui s'en réclament plus ou moins), il faut bien le dire, n'est-il pas une force plus originale, distincte du bonapartisme ? [...]
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