La gauche en France : 1919-1939

Résumé du document

Au lendemain de la première guerre mondiale, le système républicain sort conforté : les ligues d'extrême droite ne menacent plus le régime et Georges Clemenceau, président du Conseil, apparaît comme le « Père la Victoire » et reste au pouvoir jusqu'en janvier 1920. Cependant, la période 1919-1939 est assez instable puisque 42 gouvernements vont s'y succéder. On assiste, en 1919, à une réelle volonté de maintenir l'Union sacrée. Or, l'Union est principalement préconisée par la droite, et notamment le Bloc National qui remporte les élections de 1919. La gauche se retrouve en quelque sorte marginalisée. Celle-ci se compose de trois partis dont l'importance politique, l'idéologie, les comportements, et les structures se révèlent très différents : le parti Radical, le parti socialiste (SFIO), et le parti communiste (SFIC).
Comment évolue la place de la gauche sur la période 1919-1939 ? Dans quelle mesure va-t-elle s'ancrer dans les gouvernements de l'entre-deux-guerres ?
Au sortir de la guerre et ce jusqu'en 1924, la gauche apparaît affaiblie (I). Puis, elle va se trouver dans une situation politique ambiguë jusqu'en 1934 (II). Enfin, à partir de 1934, elle prend explicitement le pouvoir, devient porteuse d'espoirs mais va malgré tout décevoir (III).

Extraits

[...] Rassemblée, la gauche représente 3500000 électeurs. En face, le Bloc National s'impose largement en regroupant 4300000 voix, soit environ 400 sièges. En 1920, le mandat présidentiel de Poincaré arrive à son terme. Cependant, alors que la nomination de Clémenceau apparaît comme légitime, le Tigre effraie par son autoritarisme et c'est finalement Paul Deschanel qui accède au poste de président. Pour la gauche, l'année 1920 est symbole de recomposition. Le Congrès de Tours va en effet rompre l'équilibre réalisé en 1905 et également affaiblir le socialisme. [...]

[...] Comment évolue la place de la gauche sur la période 1919-1939 ? Dans quelle mesure va-t-elle s'ancrer dans les gouvernements de l'entre-deux- guerres ? Au sortir de la guerre et ce jusqu'en 1924, la gauche apparaît affaiblie Puis, elle va se trouver dans une situation politique ambiguë jusqu'en 1934 (II). Enfin, à partir de 1934, elle prend explicitement le pouvoir, est porteuse d'espoirs mais elle va malgré tout décevoir (III). Dès 1919, la gauche apparaît affaiblie. Elle est tout d'abord marginalisée par la victoire du Bloc National. [...]

[...] Les capitaux vont donc quitter la France. De plus, la Banque de France va rendre public le dépassement du plafond des avances accordées pour répondre aux échéances. Herriot se retrouve face à un véritable mur d'argent et le Sénat le renverse en avril 1925. Le Cartel entre donc dans une phase de grande instabilité gouvernementale qui l'amène à sa mort : l'importante dévaluation du franc francs en 1926, contre 65 francs en avril 1924) amène la gauche radicale à abandonner son soutien au gouvernement Herriot. [...]

[...] En 1934, la gauche apparaît donc désunie. Cependant, de nouveaux faits arrivent : les émeutes du 6 février 1934, la crise économique qui atteint la France en 1932 et ainsi que l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933. Les trois gauches vont donc se regrouper dans ce climat de tensions. Le Front Populaire est à la fois une espérance et une épreuve pour la gauche. Il est tout d'abord un rassemblement de toutes les forces antifascistes. Il s'est formé par un mouvement d'intellectuels pacifistes qui met en place le Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes, après le 6 février, avec le socialiste Paul Rivet, le communisme Langevin, le radical Alain. [...]

[...] Toutefois, elle n'entre pas dans le deuxième conflit mondial de plein gré. En 1940, le parti communiste clandestin s'oppose au gouvernement de Vichy, G. Péri appelle à la lutte contre le nazisme. Le 10 juillet 1940, la République est dissoute. Le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs. Sur 666 députées parlementaires présents seulement votent contre, dont 36 socialistes SFIO et 27 radicaux. La droite sous sa forme extrême revient donc au pouvoir et la gauche se prépare à l'action clandestine. [...]