Au début des années 1930, la France connaît de profondes difficultés dans de nombreux domaines. Confrontés de plein fouet à la crise, les gouvernements successifs s'attachent à maintenir la valeur de la monnaie ainsi que l'équilibre budgétaire par une politique de déflation. Ainsi, lorsque le président du Conseil Pierre Laval (SFIO) reçoit le 3 juin 1935 les pleins pouvoirs financiers, il décrète la limitation des dépenses publiques et la diminution de 10% des salaires des fonctionnaires.
Un profond malaise social se fait sentir tandis que, malgré un chômage officiel particulièrement bas, la précarité est importante et la plupart des ménages gagne très peu. En quoi le Front Populaire, crée en 1935 dans un contexte aussi sombre, va-t-il permettre, pendant les quelques années de son existence, de défendre la démocratie et les aspirations du peuple français ?
[...] Huit millions de salariés obtiennent satisfaction. A noter toutefois que, malgré cet accord, les grèves ne s'arrêtent que lentement et il faut l'intervention du dirigeant communiste Maurice Thorez le 11 juin 1936 durant lequel il rend certes hommage au mouvement revendicatif même s'il n'en demande pas moins son arrêt : il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue Car l'heure de la Révolution n'est pas venue (il condamne par là-même l'attitude de Maurice Pivert). Le mouvement ne cesse véritablement qu'en juillet. [...]
[...] D'où l'interrogation suivante : comment ces derniers peuvent-il accepter de rejoindre un rassemblement qui s'oppose ouvertement aux décisions prises par le gouvernement auquel ils participent ? Le rapprochement entre le PCF et le PR Le rapprochement est en réalité rendu possible pas une accumulation de facteurs. Tout d'abord, le PR ne reste pas indifférent au changement d'attitude du PCF à son égard (la presse communiste ménageant le PR et exaltant son rôle d'héritier de la Révolution française et de représentant des classes moyennes. L'essentiel pour le PCF est en réalité de gagner l'alliance de ces classes, car celles-ci constituent la clientèle habituelle des mouvements fascistes. [...]
[...] Le gouvernement Daladier (avril 1938) En avril 1938 arrive au pouvoir, à la demande d'Albert Lebrun, le chef du PR, Edouard Daladier, pour dénouer la crise. Ce dernier, qui reprend la politique de Chautemps en jouant de l'ambiguïté entre la fidélité au FP (dont il fut un des fondateurs) et sa répudiation (pour avoir l'appui de la droite), va en réalité mettre fin au FP. Son gouvernement marque un nouveau glissement à droite : les radicaux occupent les postes-clès tandis que les portefeuilles donnés au centre droit (il faut entrer dans son gouvernement, dont les socialistes sont absents, des hommes de droite comme Paul Reynaud à la Justice ou Georges Mandel au Commerce) ont surtout une signification symbolique. [...]
[...] Il affirme en outre : C'est devant la Nation tout entière que je pose la question de confiance. Confronté à la décision du PCF de se séparer de la majorité dans le vote puis à la réaction de Chautemps qui a répondu en donnant une nouvelle orientation gouvernementale, la SFIO retire ses ministres du gouvernement. Finalement, le Cabinet tout entier démissionne. Pour l'immense majorité des socialistes, seul Léon Blum peut constituer un nouveau gouvernement de Front populaire pour que la parenthèse malencontreusement ouverte par le Sénat en juin 1937 se referme. [...]
[...] Pour la récolte de 1936, le prix est fixé à 141 francs le quintal contre 80 francs en 1935. L'ONIB reçoit ainsi un accueil favorable de la paysannerie, car il fait rapidement remonter les prix (il servira de modèle aux structures créées après la Libération, voire à celles mises en place par la Politique Agricole Commune (PAC)). Le gouvernement du FP veut par ailleurs démocratiser la Banque de France (mais ne la nationalise pas) en modifiant ses règles de fonctionnement afin d'éviter à tout prix que les grands intérêts puissent, par son intermédiaire, faire échouer les gouvernements de gauche (comme ce fut le cas en 1924 avec le Mur d'argent Ainsi, le droit de vote aux assemblées générales est accordé aux actionnaires et non aux 200 plus importants (on parlait des 200 familles Le gouvernement de la Banque de France est en outre transformé : si le gouverneur et les deux sous-gouverneurs demeurent, le Conseil des régents est remplacé par un Conseil général de 20 membres où les personnalités nommées par le gouvernement sont en majorité. [...]
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