Chancellier, Pasquier, souvenirs, France, XVIII, siècle
«Je suis l'homme de France qui ait le plus connu les divers gouvernements qui se sont succédé chez nous : je leur ai fait à tous leur procès». Cette citation fut exprimée en 1860 par Estienne-Denis Pasquier deux ans avant sa mort.
Né à Paris en 1767 et issu d'une noblesse de robe anoblie en 1671, Etienne Denis Pasquier eut une grande carrière politique, de Louis XVI à la Monarchie de juillet. En effet, il exerça les fonctions de Conseiller au Parlement de Paris en 1787, puis se rallia à l'Empire, en fut nommé Baron en 1808, ainsi que Conseiller d'État et Préfet de Police en 1810. Sous la Seconde Restauration, il fut élu député du Grand Collège de la Seine de 1815 à 1817 et président de la Chambre des Députés en 1816. Il fit également parti du gouvernement Richelieu en tant que Ministre de la Justice et du gouvernement Decazes en tant que Ministre des Affaires Étrangères. Il fut élu président de la Chambre des pères de 1830 à 1848 sous la Monarchie de juillet auquel il s'est rallié, puis nommé Chancelier de France en 1837. Enfin, il intégra l'Académie Française en 1842 et fut nommé Duc en 1844.
[...] C'est une lettre close qui contient un ordre du roi, le plus souvent d'emprisonnement. Pasquier affirme qu'à partir du règne de Louis XV, ce pouvoir devint un véritable abus et un véritable dommage pour la société. En effet, bien souvent ces lettres étaient en direction d'écrivains ou de gazetiers frondeurs ou scandaleux. On peut par exemple citer Voltaire, Diderot ou Morellet qui furent ainsi enfermés à la Bastille ou à Vincennes. De plus elles étaient utilisées selon Pasquier «pour obtenir le triomphe de telle ou telle opinion religieuse» (l. [...]
[...] On est donc bien ici dans une opposition avec la monarchie féodale et son roi loin de ses sujets. Cependant, notre auteur affirme également que le roi connut des «revers à la fin de son règne, malgré les petitesses dont les dernières années de sa vie avaient donné le spectacle» (l. 32-34). On peut considérer ici que Pasquier fait référence aux multiples guerres que Louis XIV a mené. Sur ses 54 années de règne, le royaume a connu 32 années de guerre. [...]
[...] La considération du pouvoir baisse donc dans les mentalités des élites. Pasquier poursuit en indiquant que le pouvoir fut subordonné à des intrigues de cour et même de boudoir. Ceci est particulièrement vrai sous le règne de Louis XV. Ce dernier en effet, ne gouverna guère du vivant de Fleury, et à sa mort, le 29 janvier 1743, n'engagea pas de nouveau premier ministre. Certes, le roi gouverne le Conseil d'en Haut, mais en pratique, chaque ministre agit seul. Le roi à leur insu, surtout en politique étrangère, mène une politique parallèle par des agents non-officiels. [...]
[...] On constate en conclusion que l'évolution du pouvoir à particulièrement diminuer le prestige de la cour. En effet, l'impopularité croissante de l'autorité royale ne vient pas seulement des crises financières héritage du règne de Louis XIV, ni de la place importantes des plaisirs et des favorites, mais principalement du vide apparent du trône depuis Louis XIV. La royauté a évolué en une monarchie au pouvoir impersonnel composé de ministres menant leurs affaires. Or, gouverner c'est choisir et soutenir ses choix : dans ces conditions, la monarchie n'en est plus capable. [...]
[...] Il nous dépeint ce régime comme archaïque, expliquant que la nation était trop éloignée de son monarque et que toute personne se faisant redoutable, obtenait un traité le favorisant au détriment de la nation. Pasquier fait ici référence aux Guerres de Religions qui marquèrent énormément la population française, telle une guerre civile. Ce qui mis fin à ce régime fut selon notre auteur, Richelieu et Louis XIV. En effet, il affirme que le souverain aurait bâti un «édifice d'apparat ( . [...]
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