Minorité religieuse, régime concordataire, république judéo-protestante, laïcité à la française, communauté protestante
Entre la mise en application du Concordat de 1801 et la Séparation des Églises et de l'État en 1905, on parle en France de régime concordataire pour qualifier le système qui scelle les rapports entre le culte religieux et le domaine public puisque la Révolution a accordé la citoyenneté à tous, sans distinction religieuse.
Le régime concordataire se fonde sur trois textes initiaux qui affirme chacun la relation entre l'État français et une religion. Le premier de ces textes, le Concordat de 1801, écrit dans une volonté de pacification du territoire national, redresse le catholicisme touché par la Révolution (ventes des biens nationaux, vandalisme, anticléricalisme, etc).
[...] CHOLVY Gérard, La religion en France de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, Paris, Hachette p. WACHÉ Brigitte, Religion et culture en Europe occidentale au XIXe siècle, Paris, Belin p. CHANTIN Jean-Pierre, Le régime concordataire français, Paris, Beauchesne p. Les minorités religieuses : CABANEL Patrick, Juifs et Protestants en France, les affinités électives (XVIe-XXIe siècle), Paris, Fayard p. PICON Antoine, Les saint-simoniens, Paris, Belin p. Les protestants : WOLFF Philippe (dir.), Les protestants en France 1800-2000, Toulouse, Privat p. [...]
[...] Napoléon ne veut pas d'État dans l'État. Tout de même au consistoire général luthériens, trois des cinq membres sont nommés par le chef de l'État. De la même façon, si les consistoires correspondent le plus souvent aux départements, il ne s'agit pas que d'harmoniser les circonscriptions publiques et religieuses, mais aussi de pouvoir, par le préfet, contrôler au plus proche les communautés protestantes. Aussi, le pouvoir laïc se réserve un droit de regard sur les synodes régionaux en ce qui concerne les contenus dogmatiques et doctrinaux. [...]
[...] Les régimes qui ont suivi la Restauration ont permis une participation active à la vie de l'État pour ces minorités religieuses qui vont s'installer à long terme dans le paysage politique. Dans cette optique, on peut essayer de déterminer si les confessions religieuses correspondent au convictions politiques. Tout d'abord, si les minorités religieuses les plus représentatives par leur nombre et par leurs rapports avec l'État ont désapprouvé le régime monarchiste de la Restauration, il ne faut pas les déclarer républicains pour autant. [...]
[...] Le régime concordataire a donc ramené la paix religieuse à l'intérieur du territoire français après la période révolutionnaire qui a peut-être apporté la liberté de conscience mais tout de même une certaine insécurité religieuse. Si les catholiques sont les premiers à s'en réjouir en 1801, les minorités religieuses sont les grandes gagnantes du régime : reconnaissance civique pour tous, liberté et organisation du culte garanties, développement de groupuscules spirituels. Ce nouveau cadre apporte aux minorités religieuses la possibilité de s'intégrer pleinement dans la nation. On pourra alors voir comment ces minorités réagissent à cela et comment se profilent leur vision de l'État au cours du XIXe siècle II Minoritaires religieusement, minoritaires politiquement ? [...]
[...] Mais l'orléanisme est une tendance bourgeoise dans sa globalité. Quant aux milieux populaires juifs et protestants, leur approche religieuse et doctrinaire les rapprochent beaucoup plus de la république (révélée par les événements de 1848). Nous avons donc deux tendances politiques qui confirment une scission d'ordre social et ces tendances se confirment jusqu'à la fin du siècle : une bourgeoisie empreinte d'orléanisme qui rejoindra un courant de républicain modéré après 1870, et une masse populaire républicaine convaincue. Si les confessions religieuses peuvent avoir des influences sur les choix politiques, on peut essayer de déterminer si la réciproque est vraie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture