Ce que nous avons dit pour les 30 Glorieuses, les pays occidentaux, l'Europe etc. reste vrai pour la France. Mais le passage est beaucoup plus soudain, assez rapide d'un archaïsme un peu rural à une France majoritairement modernisée et renouant avec la modernité. C'est aussi une France de la natalité, où la France devient le pays de la natalité. La France, depuis le XIXème a connu une croissance plutôt mollassonne.
Elle a extrêmement souffert de la Grande Dépression, recule même par rapport à la Grande-Bretagne. De même, pour la crise des années 30, la France en est aussi une des grandes victimes. On a tendance à voir la France dans le bas de la fourchette, mais pendant les 30 Glorieuses, la France est au sommet. Au cours des 30 G, s'il y a eu rupture pour la plupart des pays développés, c'est en France où cette rupture a été plus caricaturale et plus nette que pour les autres pays (...)
[...] D'où la sacralité de l'Europe, car elle était le destin de rechange, l'outil pour être plus grand que nous même après la chute des Empires. Quelque chose qui nous permettait de nous faire entendre dans le monde. ERHARDT a dit que la France voulait voyager en Première Classe avec un ticket de Deuxième Classe, avoir une politique de Grande Puissance alors qu'elle n'en avait pas réellement les moyens. Mais c'était aussi vrai pour l'Allemagne. Et ce moyen, finalement, c'est l'Europe. Ce qu'il faut bien comprendre dans les 30 sont que des rééquilibrages s'y jouent. Mais est-ce que cette sacralité de l'Europe existe encore ? [...]
[...] On abolit ceci pendant les 30 pour avoir une logique. La Sécurité Sociale et la société de consommation offre une réelle explosion dans l'enseignement mais surtout dans le secteur médical. Enfin, dans le secteur des banques, quand on offrait la paie, on distribuait des enveloppes avec des billets et des pièces. C'est dans les années 70 que la possession d'un compte en banque devenait obligatoire pour les travailleurs. La démocratisation du crédit s'est faite dans le même temps. On pourrait parler également de la démocratisation du tourisme. [...]
[...] Ce pays où était censé couler le lait et le miel, comme Dieu en France, devait importer de ses besoins alimentaires basiques, soit 2 mois de sa nourriture annuelle. Enfin, on peut se demander quel est le rôle de l'État dans ce retard. Certes, l'état pèse de plus en plus lourd dans l'économie. L'Etat dépense de plus en plus. Mais dépense-t-il bien ? N'oublions pas que l'Etat en 1938 a sur les bras deux guerres mondiales. Il paie encore beaucoup les effets de la première et doit encore payer la seconde. [...]
[...] La confiance s'estompe. Les premiers craquements dans la Sécurité Sociale apparaissent. La première réforme de la Caisse d'Assurance Maladie est faite par Pompidou en 1967. Ce sont des premiers signes qui ne trompent pas. Les premiers signes de la fragilisation apparaissent à la fin des années 60. Le modèle d'intégration fonctionne moins bien. L'emploi, la sécurité sociale, l'école fonctionnant moins bien, l'intégration fonctionne moins bien. On voit apparaître des îlots où les 30 G n'ont pas su conduire des politiques d'intégration par le logement. [...]
[...] La France ne reconnaît pas et n'a pas à savoir. Elle intègre des citoyens. Et d'un certain point de vue, pendant longtemps, cela a plutôt bien marché. Les Italiens, les Portugais, les Espagnols, les Maghrébins, les Polonais s'intégraient à la société française. On ignorait quelle était la religion du voisin, alors qu'en Allemagne on le sait, et bien rarement sommes nous sur les mêmes bancs. Cela a un peu été la réussite du modèle français. Ce modèle a bien fonctionné car on avait un bon fonctionnement de l'école. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture