Notre but n'est pas ici d'entrer dans le détail du processus de construction et de pérennisation des camps sur le sol français, processus qui a fait l'objet de nombreux ouvrages. Il s'agit simplement de rappeler les principales étapes d'une histoire sinueuse née sous la IIIe République...
[...] Dès le printemps 1943, le camp de Septfonds par exemple (Tarn-et-Garonne) sert aussi de centre de rassemblement pour les étrangers astreints au Travail obligatoire dans les chantiers de l'organisation TODT19. Jusqu'en 1942 en effet, l'extension du domaine conquis par les forces du Reich a pour résultat l'exploitation des pays envahis, exploitation basée sur l'utilisation des mains-d'œuvre locales, de volontaires occidentaux en quête d'un emploi ainsi que de prisonniers de guerre polonais. Mais les contraintes de la guerre à l'Est suscitent la mise en place, par le gauleiter Sauckel, du Service travail obligatoire qui écume toute l'Europe et parvient, en 1943, au chiffre de six millions de Comme le précise Serge Klarsfeld, p à ces totaux, il faut ajouter les Juifs déportés du Nord et du Pas-de-Calais via la Belgique à Auschwitz (environ 1000), les Juives épouses de prisonniers de guerre déportées à Bergen-Belsen avec leurs enfants les Juifs déportés de Noé, Saint-Sulpice et Toulouse vers Buchenwald le 30 juillet 1944 (minimum 350), les Juifs déportés de Clermont-Ferrand le 22 août 1944 vers Auschwitz (minimum les Juifs déportés vers Auschwitz dans les convois d'aryens le 8 juillet 1942 et le 30 avril 1944 (minimum 100), les Juifs déportés individuellement (minimum 100) et les Juifs déportés dans les convois de résistants (chiffre inconnu) Soit un nombre total de déportés Juifs de France qui n'est certainement pas inférieur à 75500 et supérieur à 76000 Organisation de chantiers de construction des fortifications côtières, dont le fameux Mur de l'Atlantique travailleurs réquisitionnés pour venir travailler en Allemagne En mars 1943, ce camp ne compte plus que 70 Juifs à la suite d'un prélèvement effectué par les autorités allemandes. [...]
[...] Institution affirmant sa volonté de définir une véritable politique de l'internement et de coopérer avec les œuvres pour le mieux-être des internés, la plupart des responsables de ces dernières se laissèrent entraîner dans une politique d'assistance, politique défavorable aux libérations massives et aux organisations d'évasions. A cette date, les autorités d'occupation n'interviennent ni dans la législation relative à l'internement, ni dans la gestion des camps français Grynberg op. cit., p Estèbe Toulouse 1940-1944, Perrin, Toulouse p Progressivement, Vichy décide d'augmenter le nombre de travailleurs juifs encadrés, par des transferts d'internés provenant des camps, et prend la décision de créer des groupes formés de Juifs seulement. [...]
[...] Dans tous les cas, les camps sont installés très rapidement, dans la plus grande improvisation et le dénuement le plus complet. Les réfugiés espagnols sont en surnombre, la solution est censée être transitoire La déclaration de guerre et ses conséquences. La déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne le 3 septembre 1939, à la suite de l'invasion de la Pologne par les troupes du Reich précipite le sort des Espagnols internés La création des Compagnies de travailleurs étrangers (CTE). [...]
[...] Pendant toute cette période, les camps d'internement du sud de la France sont présentés Voir pour une approche documentée : Anne Grynberg, Les camps de la honte. Les internés juifs des camps français 1939-1944, La découverte/Poche, Paris dont nous nous inspirons étroitement pour cet article, ou pour un résumé du même auteur : Les camps français, des non-lieux de mémoire in Oublier nos crimes. L'amnésie nationale : une spécificité française Dimitri Nicolaïdis (dir.), Autrement, Paris Titre donné par le journal Le matin du 23 février 1939, cité par Anne Grynberg, op. [...]
[...] Laval n'ayant pas réussi à amadouer le gauleiter Sauckel avec ses volontaires, le STO, institué en février 1943, touche des classes d'âge entières. Les jeunes gens n'ont d'autre solution que de prendre le train pour l'Allemagne, ou le chemin de la montagne La France de Vichy 1940-1944, Points/Seuils, Paris p Un certain nombre rejoindront la milice pour échapper au STO. Robert Paxton n'en constate pas moins que la France fut, en fait, de tous les pays occupés à l'Ouest comme à l'Est, celui qui fournit le plus grand nombre d'ouvriers pour les usines allemandes (p. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture