La République française de 1870 à 1887

Résumé du document

Cours d'histoire relatant le passage de la République de fait à la République opportuniste. Il explique en détails pourquoi et comment les changements se sont produits dans la société du XIXe siècle.

Extraits

[...] Le nouveau président est en faveur d'un affaiblissement de l'exécutif, ses premiers mots sont : Je n'entrerai jamais en lutte contre la souveraineté nationale La pratique institutionnelle, la constitution Grévy : Grévy défait lui-même ses pouvoirs. Il renonce à son droit de dissolution de la Chambre, affirmant ne refuser d'exercer la moindre influence sur le législatif. Il charge Waddington de former un gouvernement réellement républicain. Cet affaiblissement de l'exécutif est autorisé par un contexte favorable à la République, dont les opposants sont de moins en moins nombreux. Pie IX meurt en 1878, le prince impériale en 1879, et le comte de Chambord en 1883. En 1879, l'amnistie permet la réapparition du mouvement socialiste. [...]

[...] Le traumatisme sanglant de la Commune va profondément marquer le mouvement ouvrier français. Dans l'immédiat, par le vide qu'il creuse dans toute une génération de militants. L'état de siège sera maintenu jusqu'en 1876 à Paris. Par ailleurs, la loi Dufaure interdit en 1872 tout activité de l'internationale ouvrière en France. L'amnistie sera votée en 1879, mais pour une décennie, la gauche avancée est donc impuissante. D'autre part, l'insurrection ouvrière de 1871 deviendra une sorte de mythe : Lénine voit dans la commune une ébauche de révolution bolchevique, un exemple à suivre . [...]

[...] Les congrégations religieuses sont donc écartées de la loi Waldeck-Rousseau de 1884 qui va faciliter l'essor du syndicalisme, qui, par ailleurs n'en acceptera jamais la lettre et refusera de se plier aux dispositions restrictives prévues par le législateur. Les radicaux sont opposés au vote des femmes, car ils craignent leur cléricalisme. De plus, de nombreuses personnes ne s'inscrivent pas sur les listes électorales, particulièrement dans le milieu ouvrier. L'abstention dépasse parfois 30%. L'état n'assure aucun frais de campagne. Chaque candidat doit posséder l'argent nécessaire, ou faire payer sa campagne par son comité. [...]

[...] Il nomme Ferdinand Buisson à la tête de l'enseignement primaire en 1879. Félix Pécaut dirigera l'ENS de Fontenay, Jules Steeg sera doyen de l'inspection. Le point commun de ces hommes est un profond engagement patriotique, ils oeuvrent au relèvement de la France dans une optique revancharde. Le 12 juillet 1880, le gouvernement aboli le repos obligatoire du dimanche et des jours de fêtes religieuses. Il faudra attendre 1906 pour que Clemenceau rétablisse le congé du dimanche. Le 28 juillet 1881, le caractère confessionnel des cimetières est aboli. [...]

[...] Le mot d'ordre devient : Dissolution, Constituante, Révision Le parti boulangiste se dote d'un journal : La cocarde. La presse transforme un phénomène politique en phénomène de masse. Pour faire pression sur les milieux dirigeants, le parti boulangiste adopte une technique originale : poser la candidature de Boulanger à des élections partielles, le faire élire, puis démissionner, de telle sorte qu'on puisse faire plébisciter son nom par des électeurs de plusieurs régions. Boulanger bénéficie aussi de nombreux votes contestataires. En janvier 1889, il est triomphalement élu à Paris, avec voix d'avance sur Jaques, le candidat républicain. [...]