En 1850, les capitaux accumulés sous la monarchie de Juillet sont abondants et l'or californien est aux portes de l'Europe. Mais la France sort d'une très longue crise économique, aussi l'empereur Napoléon III prend-il d'une part des mesures visant à une unification du marché national, et d'autre part, entend restituer la France sur la scène européenne. C'est tout d'abord la guerre de Crimée, en 1853-1856, qui va lui permettre de jeter les bases de sa politique extérieure, puis il réunira en 1856, lors du Congrès de Paris, les représentants des principaux empires européens : Russie, Royaume-Uni, Prusse et Empire autrichien, ainsi que l'Empire ottoman. C'est un grand succès pour la France qui récupère une place de prestige au côté des Britanniques et occupe à présent la position de quasi-arbitre des affaires européennes. Le Second Empire est également l'heure de la seconde révolution industrielle et l'occasion pour la France de rattraper une Grande-Bretagne à la pointe de la modernité.
Mais lorsque la France déclare la guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870, c'est une armée allemande de 500 000 hommes qui attend les quelque 265 000 soldats français, et le 2 septembre, à Sedan, prisonnier, l'empereur abdique. Ecrasée par un Empire voisin, quelle situation se profile alors pour ce leader européen défait ? Et par quels mécanismes lui est-il permis, moins de cinquante plus tard, de sortir grand vainqueur européen de Première Guerre Mondiale ? En somme, quelle est l'évolution de la puissance européenne française entre l'échec de 1870 et la victoire de 1919 ?
[...] L'atout français, qui consacre le pays au statut de grande puissance européenne incontestable et incontestée, est la part consacrée à l'investissement intra-européen : 52% des placements français, dont la moitié adressée à la Russie, contre pour les Britanniques. L'expansion coloniale a ainsi élargi notablement le domaine de la diplomatie française et desserré l'étau dans lequel la France était tenue par Bismarck. Rien ne disposait par exemple la France républicaine à se rapprocher de l'autocratie russe. Mais un faisceau de raisons complexes a joué en faveur de la mise au point d'une entente cordiale entre les deux pays. [...]
[...] D'après Hubert Bonin, cette Grande Dépression est la première grande crise de transition entre deux types d'économie, entre deux systèmes de fonctionnement global, que l'on peut schématiser comme le passage d'une première industrialisation essoufflée ou saturée à la seconde industrialisation On assiste en effet à des crises commerciales de surproduction, qui attestent l'inadaptation du système industriel français, face par exemple à une Grande-Bretagne ayant déjà traversé sa seconde industrialisation, ou à une Russie neuve qui fait concurrence à la France sur le marché européen, provoquant entre autres l'effondrement du prix des céréales françaises. De ce fait, la France semble délaissée et les investissements en capitaux étrangers diminuent. [...]
[...] Peu de temps après l'armistice est signé au même endroit, mais le territoire ne retrouve sa complète autonomie qu'en 1873, et ce, amputé de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, que Louis XIV avait annexées plus de deux siècles plus tôt. Si la France parvient à conserver le territoire de Belfort, ce n'est qu'une maigre compensation eût égard aux fortes sommes réclamées par le Reich, une indemnité de 5 milliards de francs-or. Par ailleurs, les États pontificaux ne sont plus sous protection française, mais annexés par l'Italie dès 1870. [...]
[...] Prenant prétexte de l'épisode boulangiste, l'Allemagne renforce par ailleurs son armée, renouvèle la Triplice en 1887 et complète celle-ci par des accords italo-autrichien et italo-allemand, qui assurent l'Italie du soutien allemand au cas où celle-ci déclencherait une guerre contre la France. La Triplice devient donc offensive. L'Allemagne se retrouve alors au centre des relations internationales et la France en est complètement isolée. Mais le rapprochement, dans les années 1890, de la Grande-Bretagne, rivale de la Russie, avec l'Allemagne, amène le tsar Alexandre III, qui craint lui-même l'isolement, à considérer la France comme un point d'appui capital. [...]
[...] Les populations se retrouvent propulsées dans un XXe siècle dont la priorité est à présent de garantir la paix. Et pour mener à bien cette mission, c'est l'arme diplomatique qui prévaut, avec notamment la création, sur l'impulsion du président états-unien Wilson. Mais le manque de conciliation française à l'égard de l'Allemagne semble en totale opposition avec cette logique pacifiste, dans la mesure où, profitant de sa domination sur le Reich, la France pille quasiment son voisin pour faire face à ses difficultés économiques des années 1920. [...]
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