La France et le Proche Orient, 1914-1939

Résumé du document

Le terme Proche Orient désigne une notion très imprécise. On peut néanmoins le définir comme l'espace s'étendant des côtes sud de la mer noire au Sud de la péninsule arabique, et du Sinaï à l'Empire perse. La France ne s'impliquant pas dans ce pays, on s'attachera donc surtout à étudier son action dans l'espace (puis ex-espace) ottoman.
En 1914, la France y exerce de longue date une forte influence, qui fait parler à l'époque de « France du Levant »: capitulations , protectorat catholique , enfin influences économique et culturelle . Cette position de la France dans l'Empire ottoman, bien que concurrencée par la Grande-Bretagne – qui contrôle l'Egypte et une partie du Golfe persique–, lui convient au point que dans les années qui précèdent la 1ère guerre mondiale et encore en 1914, le gouvernement français est très réticent à l'idée d'envisager le partage de l'Empire. Pourtant, à la veille de la 2nde guerre mondiale, la France y détient deux colonies.
Ainsi, comment la France est-elle passé d'une ingérence qui lui convenait à une part d'Empire colonial qu'elle ne domine qu'avec difficulté ?
On étudiera successivement son rôle dans la chute et le démembrement de l'Empire ottoman ; l'échec de son implantation en Syrie-Liban ; et enfin son reflux.

Extraits

[...] Le 10 août, celles-ci sont officialisées lors du Traité de Sèvres (La France obtenant la Syrie et la Cilicie). Ces zones d'influence prennent la forme de mandats (de type théoriquement le plus proche de l'indépendance dans le cas de la Syrie et du Liban), définis par l'article 22 de la SDN. Néanmoins, le combat mené en Turquie par les kémalistes contraint la France à renoncer à la Cilicie : après les accords franco-turcs du 20 octobre 1920, c'est en Syrie-Liban qu'elle va tenter de s'implanter L'échec de l'implantation française en Syrie-Liban, 1920- Prise de contrôle et organisation des mandats La France a envoyé à l'automne 1919 une force militaire relativement importante commandée par le Général Gouraud. [...]

[...] L'opération sur les Dardanelles (février 1915- octobre 1915) enterre ces projets. Mais la France, face à la ferme volonté des ses alliés de dépecer l'Empire ottoman (désir russe de contrôler les détroits, volonté anglaise de s'implanter dans la région aux dépens de la France), et sous l'influence du parti syrianiste, ne veut pas être lésée dans l'éventualité d'un partage. Ainsi en mars 1915, lors d'une réunion des représentants de la Triple Entente à Petrograd, elle réclame la Cilicie et la Syrie, Palestine incluse. [...]

[...] Puaux suggère un retour aux divisions territoriales de la Syrie, coiffée d'un régime monarchique. Ainsi, en 1939, la situation apparaît de nouveau comme étant dans l'impasse. Conclusion On voit donc que la France, bien qu'initialement opposée au démembrement de l'Empire Ottoman, se résout à échanger son jardin ottoman contre un jardinet syrien Néanmoins, elle se montre incapable de répondre au souhait d'indépendance de ses mandats, et ce n'est que sous la pression anglaise et contre sa volonté qu'elle donne l'indépendance à la Syrie et au Liban en 1943. [...]

[...] La France et le Proche Orient, 1914-1939 Le terme Proche Orient désigne une notion très imprécise. On peut néanmoins le définir comme l'espace s'étendant des côtes sud de la mer noire au Sud de la péninsule arabique, et du Sinaï à l'Empire perse. La France ne s'impliquant pas dans ce pays, on s'attachera donc surtout à étudier son action dans l'espace (puis ex-espace) ottoman. En 1914, la France y exerce de longue date une forte influence, qui fait parler à l'époque de France du Levant capitulations[1], protectorat catholique[2], enfin influences économique[3] et culturelle[4]. [...]

[...] En novembre 1922, Weygand remplace Gouraud au Haut Commissariat et impulse une politique libérale en donnant plus de libertés aux gouvernements indigènes. Cette prise de contrôle est mise en échec par la grande révolte de La révolte de 1925 En janvier 1925, le remplacement de Weygand par le Général Sarrail (qui refuse la réunification de la Syrie dès son entrée en fonction) marque un raidissement. En juillet, l'incarcération de représentants druzes provoque une révolte qui s'étend à toute la Syrie. [...]