Le nucléaire trouve sa genèse dans les laboratoires sous l'égide de scientifiques français tels Henri Becquerel ou Pierre et Marie Curie. Ces découvertes vont entraîner dans leur sillage la formation d'une histoire politique et économique afférente au nucléaire. L'activité nucléaire française se décline en deux dimensions : l'une civile et l'autre militaire. Le premier programme nucléaire français amorcé en 1945 lors du gouvernement provisoire aura pour ambition la reconstruction de la France et surtout nous retrouvons l'obsession gaullienne d'indépendance donc de grandeur nationale. Dans les années 1970 avec George Pompidou et VGE, nous assistons à un tournant de mouture plus industrielle en France, le développement de ce secteur énergétique va être à ce point exacerbé que nous parlons encore à l'heure actuelle d'une France du "tout nucléaire, forte de 58 réacteurs", en effet la France à la suite du premier choc pétrolier de 1973 change radicalement de politique économique en basant 75% la production d'énergie et d'électricité sur le nucléaire. Aujourd'hui, l'accident du réacteur de Fukushima est le vecteur d'une possible nouvelle donne de politique à l'égard du nucléaire et nous sommes de plein pied dans une nouvelle phase historique du nucléaire et de la France. Dans un premier temps nous nous intéresserons à la "petite histoire" plus méconnue, celle des hommes et des femmes qui ont eu une importance non négligeable dans le destin énergétique de la France, et dans une deuxième circonvolution, nous nous attacherons à étudier la "grande histoire", faite de dates cardinales, de choix politiques et de décisions fortes. Et dans cette seconde conception, nous présenterons en premier lieu la politique gaullienne : matricielle de la politique nucléaire en ce qu'elle donnera les futures trajectoires et directions aux politiques nucléaires à venir et qu'elle est encore fortement invétérée dans l'idéologie d''aujourd'hui (dans la tradition discursive "abandonner le nucléaire ce serait revenir à la bougie"), dans un second temps nous parlerons du tournant industriel débuté sous Pompidou et in fine, nous nous intéresserons à l'histoire qui est en train de s'écrire, c'est-à-dire que nous nous focaliserons sur l'actualité, que nous montrerons les limites du nucléaire après en avoir dégagé les enjeux (...)
[...] Les essais nucléaires vont se multiplier et par la même occasion, l'affirmation de la puissance française sera effective, cette opération militaire contribuera à donner un rang à la France dans le jeu des nations et il n'y aura plus jamais directement une attaque sur le sol national. En 1996, la France estompera la tendance gaullienne en signant le traité d'interdiction d'essais nucléaires. La force de dissuasion nucléaire prolifèrera avec un pic de plus de 500 ogives nucléaires en 1980 mais là aussi la tendance tend à vouloir s'inverser avec les récentes réunions internationales auxquelles la France a pris part, pour un éventuel traité de non-prolifération nucléaire. [...]
[...] VGE affirme en 1975 vouloir arriver à 85% d'énergie en provenance du nucléaire. Le nucléaire civil, autrement appelé «usage pacifique de l'atome» apparaît bien toujours comme l'outil d'une autre indépendance, énergétique cette fois, auréolée du même prestige que celui plus militaire dont DG voulait parer la France. Il y a là des remparts qui ne cèdent pas, même quand la gauche arrive au gouvernement en 1981 et stoppe la construction de la centrale de Plogoff face à des manifestations qui rassemblent près de 150.000 personnes ou lors du passage des Verts au gouvernement entre 1997 et 2002, qui marque l'abandon du réacteur Superphénix. [...]
[...] La troisième génération de réacteurs nucléaire fonctionnera à eau pressurisée. III) Le tournant industriel (1970-1980) La tradition Colbertiste de la France est particulièrement visible lors de cette phase historique. En réaction au choc pétrolier de 1973 la Commission PEON (Production d'électricité d'origine nucléaire), créée en 1955, va mettre au point la stratégie électronucléaire adoptée en 1973 par Pierre Messmer alors Premier ministre de Georges Pompidou. Le Plan Messmer prévoit la construction de 4 à 6 réacteurs par an jusqu'en 1985 et ce même programme place la France en tant qu'Etat le plus nucléarisé au monde. [...]
[...] Leurs travaux seront enrichis la même année par ceux de Frédéric et Irène Joliot Curie qui mettrons en évidence la réaction en chaîne. Einstein parachèvera cet ensemble de découverte par le mode d'emploi de la maîtrise de l'énergie atomique. II) La politique gaullienne : matricielle de la politique nucléaire française Le GPRF et la parenthèse de la 4ème République Raoul Dautry, ministre de la reconstruction et de l'urbanisme sous le GPRF informe De Gaulle sur le bénéfice qu'apporterais le nucléaire, pour la reconstruction nationale et pour l'indépendance à l'égard surtout des Etats Unis car celui qui possède l'arme nucléaire force le respect. [...]
[...] On est donc dans l'opposition aux anciennes énergies qui étaient concentrés dans quelques centrales. Ici, on utilise et exploite de multiples unités. Cela présente un avantage : l'installation et la gestion de ces multiples capteurs d'énergies nécessitent une main d'œuvre importante. Contrairement aux "anciennes" centrales, c'est une économie créatrice d'emploi. Mais la catastrophe de Fukushima fait bouger les lignes traditionnelles. Parti socialiste dans son programme annoncé la volonté d'opérer un virage énergétique, à l'image de l'objectif allemand de réduire le parc nucléaire progressivement. [...]
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