Globalement, quelle a été, durant cette période, la place de la France dans le monde ? Politiquement, on se pose ici la question du poids de la France dans ces cinquante années de relations internationales. Mais, au-delà de cette question de politique extérieure, bien qu'en étroite relation avec elle, s'interroger sur la place de la France dans le monde, ce sera aussi en considérer les dimensions économique, puis sociale et culturelle. Ce n'est qu'à ce prix qu'une compréhension qui se veut générale sera possible
[...] La crise marocaine illustre ces deux tendances. C'est d'abord un contexte de tensions entre la France et l'Allemagne au sujet de la main-mise sur le Maroc, depuis le discours que Guillaume II a prononcé à Tanger en 1905 sur l'indépendance du Maroc, alors que la France ambitionne de parachever sa présence en Afrique du Nord. La Conférence d'Algésiras, qui réunit les grandes puissances mondiales sur cette question marocaine, est un échec pour l'Allemagne : si la pénétration française dans la région est certes gênée, elle n'est pas du tout empêchée ; apparaît là du même coup l'isolement diplomatique de l'Allemagne qui ne s'est guère vu ici soutenue que par l'Autriche-Hongrie. [...]
[...] Quatre ans d'affrontements acharnés, durant lesquels l'Italie et les Etats-Unis rejoignent l'Entente, ce qui en fait les vainqueurs en 1918. La France tient sa revanche ; mais si elle a bien gagné la guerre, elle ne l'a pas gagnée seule, et devra donc composer avec les exigences des autres vainqueurs quant au sort de l'Allemagne. II. Ces cinquante ans de politique extérieure qui font passer d'une France vaincue et isolée à la France victorieuse de 1918 ne sauraient être pleinement compris qu'en considérant aussi la dimension économique des relations entre la France et le monde. [...]
[...] Dès lors, il ne reste à la France qu'à se (re)tourner vers son Empire. On pense la colonisation comme un moyen d'effacer la défaite de 1870, un moyen pour faire retrouver à la France ce rang qu'elle a perdu. Ainsi, Jules Ferry se lance dans la conquête de la Tunisie ou du Tonkin, et ce malgré les réticences du plus grand nombre, qui voient d'un mauvais œil ces expéditions qui ne font qu'éloigner la France de la ligne bleue des Vosges bref, de la revanche. [...]
[...] Entre 1870 et 1918, la France, vaincue et isolée, se replie d'abord sur ses entreprises coloniales, avant de pouvoir ensuite remettre en question cette donne diplomatique via le jeu des alliances, ce qui ne peut manquer de conduire à la formation de deux blocs antagonistes dont l'affrontement trouve son point d'orgue dans la Première Guerre Mondiale. Avec la capitulation de Napoléon III à Sedan, c'en est fini du Second Empire : le 4 septembre 1870 est proclamée la République à Paris. S'il va certes lui falloir de nombreuses années pour s'installer, le choix de ce régime isole d'emblée la France dans une Europe monarchique. L'isolement : c'est là la dimension principale de la situation de la France en cette fin de XIXe siècle. [...]
[...] Mais, au fond, le peuplement des colonies demeurent faible. Il est en tout cas incomparable à l'occupation de l'Ouest américain ou au peuplement de l'empire britannique, et ce d'abord parce que la situation démographique française ne le permet pas. Ainsi, en 1902, on dénombre seulement Français dans les colonies, et à l'étranger, ce qui est nettement moins que dans les cas de l'Angleterre ou de l'Allemagne. D'autre part, la France de cette époque apparaît aux yeux de tous comme le lieu par excellence de la culture et des sciences. [...]
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