Sous le Second Empire et la Restauration, le processus de colonisation de la France s'est affirmé. Après la défaite de 1870 et les balbutiements du début de la troisième République, la conquête coloniale ne semble pas être la priorité des gouvernements. On assiste cependant dans les années 1880, avec la génération des modérés au pouvoir à un renouveau de cette conquête, conquête qui s'incarne dans certains personnages politiques, comme Jules Ferry. Plusieurs formes de gouvernement existent : colonie, protectorat, mandat. Les territoires sous contrôle français se trouvent majoritairement en Afrique (Maghreb et Afrique noire), en Asie sous le nom d'Union Indochinoise depuis 1887 et dans des îles du Pacifique.
La période 1880-1962 est tout particulièrement représentative de l'évolution de l'Empire : sa confirmation, son apogée et enfin son éclatement à travers la décolonisation. La France métropolitaine, comme actrice de cette relation, renvoie d'une part à l'Etat et les pouvoirs publics qui s'inscrivent par rapport aux colonies dans une logique économique, politique et sociale. D'autre part, on peut inclure dans cette expression les représentants de la France, comme les entreprises, les missions religieuses ou laïques, les médecins, les enseignants…Les habitants de la métropole sont les Français nés en France mais représentent également les immigrés et les rapatriés. Comment la métropole et ses habitants réagissent-ils aux colonies, dans une logique de simple rapport inégal, de confrontation, voire d'antagonisme ?
[...] En dépit de ces rares dénonciations, la majorité des Français de métropole fête la puissance de la France coloniale. La métropole et ses habitants apparaissent davantage unis face aux colonies. Dans les années 1920 mais surtout dans les années 1930, la conscience coloniale s'affirme de plus en plus chez les Français. Ceci est renforcé par la grandiose Exposition coloniale organisée en 1931, au Bois de Vincennes par le maréchal Lyautey. Cet événement attire énormément de monde, utilise des moyens importants (reconstitution de temples d'Indochine) et le folklore des colonies séduit les Français de métropole. [...]
[...] La France est soutenue par les Etats-Unis, l'Indochine par les puissances soviétique et chinoise : la France face à ses colonies s'apparente ici à l'Ouest face à l'Est. Cette sale guerre ne reçoit que l'opposition des communistes, les habitants français ne s'y intéressant pas vraiment. Face à ces affrontements terribles, la France se voit dans la nécessité d'évoluer vers plus de souplesse. Les colonies sont lancées dans leur mouvement d'indépendance, avec d'autant plus de frustration et de détermination qu ‘elles voient la plupart des pays d'Asie accéder à l'indépendance. [...]
[...] Leur richesse indéniable suscite de la part de la France la mise en place d'une économie d'exploitation, tournée majoritairement vers la métropole même si certaines entreprises s'installent dans les colonies, comme la verrerie de Saint -Gobain à Oran. Face à ce développement, la réaction des Français est ambivalente. Tout d'abord, il semble que l'indifférence domine. Le débat colonial ne passionne guère les Français, laissant ainsi l'opportunité aux groupes affairistes d'exploiter à leur guise les colonies, les affaires coloniales étant nombreuses mais peu remarquées. [...]
[...] On assiste à un engrenage de violence après les attentats de la Toussaint rouge orchestrés par le FLN-ALN (Front et Armée de Libération Nationale). La métropole y répond par la force et la répression en augmentant les forces de police et l'armée. Face au FLN, la France ne connaît que la répression et se fait passer pour la puissance pacificatrice face aux rebelles. Le conflit s'enlise et use de moyens inacceptables : la terreur, la torture Les milieux politiques français sont au départ unanimes (mis à part les communistes) pour l'Algérie française puis au cours du conflit s'opposent. [...]
[...] Mais l'apogée de la France coloniale va resserrer l'union de l'Etat et des habitants face aux colonies. Pendant l'entre-deux-guerres et jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, on assiste à une véritable déconnexion entre la métropole et ses colonies : face à des tensions qui commencent à s'organiser la France ne cherche qu'à asseoir son autorité. Il semble important de rappeler que la France sort de la guerre comme puissance victorieuse et se voit octroyer des mandats sur la Syrie et le Liban par la Société Des Nations. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture