Au XVIIe siècle, la Bretagne a profité de sa situation exceptionnelle sur les routes
commerciales internationales et de son éloignement des zones troublées de France et d'Europe
pour se développer considérablement au point qu'à la fin du XVIIe, Saint-Malo est le premier
port français avec environ 3 000 bateaux par an jaugeant 80 à 90 000 tonneaux. De plus le XVIIe
siècle a également vu un essor démographique considérable, à la différence des autres provinces
françaises, qui amène la population bretonne à environ 2 000 000 soit plus de 10% de la
population française en 1680. Les principaux ports à savoir Nantes, Saint-Malo et Brest comptent
alors respectivement 40 000, 25 000 et 15 000 habitants. On verra tout d'abord comment les
armateurs notamment nantais et malouins vont profiter de ces atouts bretons pour amasser
d'imposantes fortunes (I), puis on s'intéressera à tous les autres, moins riches, et à leur relation
avec la mer (II) avant de voir les nombreux changements que la fin du XIXe et surtout le XXe
siècle ont apporté à la façon dont la mer est perçue et vécue par les Bretons (III).
[...] Cependant, l'écart se creuse de plus en plus entre les grands ports marchands (Nantes, Saint-Malo et Lorient) et les petits ports, qui continuent néanmoins à bien s'en sortir grâce notamment au cabotage qui n'est pas négligeable. Ainsi à Quimper, entre 1765 et 1774, le trafic annuel moyen est de 337 bateaux jaugeant tonneaux. Quant à la ville de Roscoff, elle se spécialise dans une lucrative contrebande avec l'Angleterre (thé et eau-de-vie notamment) et dans le commerce des oignons roses que les johnies vont vendre au porte à porte au Pays de Galles. [...]
[...] Néanmoins elle reste celle grâce à qui les Bretons peuvent vivre. Que se soient les Brestois et les Lorientais, qui vivent grâce à la Marine ou la multitude de pêcheurs issus de toute la côte Et si la mer influençait indirectement le mode de vie des armateurs nantais et malouins en leur offrant d'importantes fortunes, elle régit directement la vie de tous ces gens de mer jusque dans ses moindres détails Les côtes bretonnes : une zone hautement stratégique Avec kms de côtes, la Bretagne représente 40% des façades maritimes de la France. [...]
[...] A cette crise l'est et l'ouest ne réagissent pas de façon identique. A Saint-Brieuc, on préfère changer dès 1852 de région de pêche pour l'Islande et le Groenland où la morue est plus blanche et répond mieux aux attentes du consommateur, ce qui permet une légère amélioration. A Saint-Malo, on préfère rester à Terre-Neuve et investir dans de nouveaux voiliers plus grands et mieux équipés. Mais dans les deux cas, la pêche à la morue disparaît définitivement dans l'entre- flotte sardinière de Douarnenez (1900) deux-guerres. [...]
[...] Pour tenter de limiter au maximum les dégâts que les marées noires notamment peuvent causer, on a mis en place 8 centres de stockage de barrages antipollution et 2 centres supplémentaires à Brest, où est stocké du matériel de nettoyage du littoral. La protection du littoral est aujourd'hui devenue l'affaire de tous les Bretons comme le montrent les nombreuses oppositions aux tentatives d'installer des tranches nucléaires à la Pointe du Raz ( et 1995). Des changements économiques importants Depuis les années 1950, de nombreux changements ont eu lieu dans l'économie bretonne, le moindre n'étant pas le très fort développement de l'agriculture. [...]
[...] Mais cette importance n'a pas toujours été bénéfique pour la Bretagne puisque la Seconde Guerre Mondiale l'a durement éprouvée. Saint-Nazaire, Nantes, Brest, Lorient et la ville close de Saint-Malo furent quasi-intégralement détruites par les nombreux bombardements alliés1 motivés par la présence de bases navales et sous-marines allemandes2 dans ces villes, sans compter les nombreuse pertes civiles et les déplacements de population, la plupart des grandes villes étant évacuées dès février 1943. Il faut cependant souligner que les marins bretons, refusant la défaite, menèrent, à l'instar des marins toulonnais qui sabordèrent leur flotte, de nombreux actes de résistance au début de la guerre3, contrairement à la majorité des soldats, qui se contentaient d'attendre l'arrivée des Allemands pour se rendre. [...]
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