Derrière le tripartisme, il y a une idée-force largement admise en 1946 : la IIIème République a souffert de la faiblesse des partis. En conséquence, un gouvernement constitué des trois partis les plus puissants, les plus disciplinés, les mieux organisés et les plus représentatifs (75% des voix) est un gage de succès et la condition du bon fonctionnement des institutions.
Dès la désignation du successeur du général de Gaulle, cette logique de la prééminence des partis est manifeste. Elle entre en oeuvre tout de suite. Le président du Conseil est Félix Gouin. Il répartit les portefeuilles entre les partis, à charge pour eux d'en désigner les titulaires. Se met bel et bien en place ce que de Gaulle appelait avec dédain "le régime des partis".
Le gouvernement Gouin illustre le dosage propre au tripartisme. Il comprend 7 SFIO, 6 MRP et 6 communistes. Le tripartisme étant ce qu'il est, deux vice-présidences du Conseil sont dévolues à Francisque Gay et à Maurice Thorez (...)
[...] La crise entre dans sa quatrième semaine. Coty se tourne alors vers le chef du MRP, Pierre Pflimlin. Mais entre temps la situation a évolué, non en métropole mais en Algérie. Le 26 avril, une manifestation Algérie française réunit entre 15.000 et 30.000 personnes à Alger qui demandent un gouvernement de Salut Public. Pflimlin n'a jamais dirigé de gouvernement et peut faire figure d'homme nouveau. Mais il a été 15 fois ministre. Les groupes de pression Algérie française se dépensent activement contre sa candidature parce qu'il a publiquement annoncé son intention d'ouvrir des négociations avec le FLN. [...]
[...] Le 3 juin au soir, le général de Gaulle dispose donc des pouvoirs les plus étendus que le Parlement s'est résolu, ou résigné, à lui concéder, sous la pression de l'opinion et la contrainte des événements. Qu'en fera-t- il, pour l'Algérie en particulier ? Nul ne peut le dire. Même incertitude en ce qui concerne la Constitution : un régime parlementaire ou présidentiel ? Pour mener à bien le projet d'élaboration de la Constitution, le gouvernement dispose en tout et pour tout de 3 mois. Commence une phase transitoire. [...]
[...] Ces gestes donnent lieu à des moqueries et coïncident mal avec l'attachement dont V.G.E. fait montre à l'égard de l'étiquette. Derrière les réformes et les mesures, se profile une question de fond : comment le Président peut-il gouverner avec l'équilibre interne d'une majorité qui donne la première place aux gaullistes ? c.- Le couple Giscard-Chirac (mai 1974-juillet 1976). Le 27 mai 1974, Chirac est nommé Premier ministre. Le choix se porte donc sur un U.D.R. qui a soutenu Giscard. Sauf dissolution, dont V.G.E. [...]
[...] 3.- L'agonie du régime (mai 1957 - mai 1958). Il faut 3 semaines de palabres pour que l'Assemblée nationale investisse le radical Maurice Bourgès-Maunoury, Polytechnicien de 43 ans, homme d'affaires, Compagnon de la Libération, député de Haute-Garonne depuis 1946, qui incarne la jeune garde radicale. Il est renversé après moins de quatre mois de pouvoir. S'ensuit une crise ministérielle de 35 jours au cours de laquelle Pleven, Pinay, Schuman, Mollet échouent à constituer un gouvernement. Le radical Félix Gaillard a plus de chance. [...]
[...] 3.- L'étiolement et la chute du régime gaulliste (1968-1969). a.- L'usure à bas bruit du régime. L'élection présidentielle de décembre 1965 est le premier jalon dans le processus d'érosion du pouvoir gaulliste. Après Mitterrand en septembre, se déclarent candidats Jean Lecanuet, Pierre Marcilhacy pour le centre droit, Jean-Louis Tixier-Vignancour zélateur de Pétain et de l'Algérie Française et un inconnu Marcel Barbu. De Gaulle annonce sa candidature le 4 novembre. Elle intervient dans un climat tendu à cause de l'enlèvement en plein Paris du leader opposant marocain Mehdi Ben Barka. [...]
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