La France de la victoire et des traités

Résumé du document

Le 11 novembre 1918, l'armistice est signé pour le front occidental. Officiellement, ce n'est qu'un cessez-le-feu, il doit déboucher sur un traité marquant la fin de la guerre. Sur les autres front, les cessez-le-feu ont d'autres dates : 29 sept en Bulgarie, 31 octobre en Russie, 3 novembre en Autriche. Les pourparlers de paix ont commencé fin octobre, à la demande du gouvernement allemand, et auprès des USA, car ils espéraient que l'armistice serait signé sur la base des 14 points du président Wilson. La 9 novembre, révolution en Allemagne, l'empereur abdique, donc l'armistice sera signé avec une république âgée de 48 heures seulement. Cet armistice, signé le 11 novembre à 11 h, suscite une explosion de joie, un sommet dans la vie de la communauté nationale : à la différence de 1944on a la conscience d'être victorieux. Ce pays qui fête le 11 novembre est un pays vainqueur, pour la 1ere fois depuis les guerres napoléoniennes : il est le principal vainqueur de cette guerre. L'Alsace Lorraine est récupérée, l'Allemagne est affaiblie ? Mais le pays vainqueur est aussi blessé : les pertes sont énormes, il y a beaucoup de blessés, et une blessure morale : c'est le 11 novembre que commence la chute du patriotisme en France. Jamais la cohésion nationale ne retrouvera le niveau de 1918. Plan : la France et les traités ; un pays blessé ; et la puissance française en 1918 : qu'est-ce qu'une puissance ?

Extraits

[...] Sans l'apport de l'Alsace-Lorraine, la population se retrouverait au niveau de 1876. Les effets : disproportion dans les sexes : il y a plus de femmes, qui vont pouvoir travailler mais ce qui va faire chuter la natalité. Comme la paysannerie a été la plus touchée, à long terme, l'exode rural est accéléré. Au niveau de l'accès aux responsabilités, un effet de gérontocratie est favorisé : les jeunes sont moins nombreux, les élites dirigeantes sont donc vieilles. Enfin, la guerre entraînera une véritable obsession démographique : il faudra combler les trous . [...]

[...] La conférence de la paix. La conférence de la paix s'ouvre la 18 janvier 1919, et se conclut le 28 juin 1919 par la signature du traité de Versailles. Les participants sont, théoriquement, les 27 Etats ayant déclaré la guerre à l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire Turc. Or, nombre de ces pays n'ont pas participé aux opérations. Le Conseil des Dix, soit deux délégués des principaux vainqueurs plus le Japon, prend les décision, mais tout est en pratique réglé entre le 24 mars et le 6 mai par le Conseil des Quatre : Clemenceau, Wilson, Lloyd Georges et Orlando. [...]

[...] Le 11 novembre, quant à lui, deviendra vite un second 14 juillet. Le 14 juillet 1919 eut lieu le Défilé de la victoire, à Paris, sur les Champs-Élysées (C'est la 1ere fois), avec des contingents alliés. La raison de cette première est simple : les Champs-Élysées avaient été souillés en 1871 par le défilé des troupes prussiennes. Mais le 11 novembre n'est pas un choix du gouvernement, mais un choix résultant des pressions des associations d'anciens combattants sur le parlement, qui fait que ce jour sera férié. [...]

[...] Dans la plupart des cas ils sont devant la mairie, parfois ils sont devant ou même dans l'Eglise. Dans certains villages, il y a les deux. Le monument aux morts s'ajoute donc à la mairie et à l'école dans la liste du mobilier civique de base des communes françaises. Mais la forme du monument varie. Les communes les moins peuplées et/ou les moins riches ont un simple obélisque. Pour les plus riches, un catalogue regroupe des monuments avec des sculptures. [...]

[...] Les productions de charbon et de minerai de fer sont très diminuées. Il faudra attendre 1931 pour qu'elles reviennent à leur niveau d'avant-guerre. Enfin, il faut y ajouter les destructions invisibles, avec la fin de l'étalon-or qui précipite la France, et même le monde dans l'instabilité monétaire, les dettes, etc. B. Les blessures morales. Il faut différencier la comptabilisation des pertes de leur effet moral : il n'est pas comptabilisable. Mais on peut dire que la Gde Guerre marque un tournant dans l'appréhension de la mort à la guerre. [...]