La France mérite d'apparaître comme un belligérant primordial du premier conflit mondial. Or, les origines du conflit ne le laisseraient pas supposer.
En effet, le 28 juin 1914, lorsque l'Archiduc d'Autriche François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo, il paraît évident que le conflit devrait se limiter à l'Europe balkanique. La rivalité austro-serbe aboutit à la déclaration d'un ultimatum d'un mois imposée par l'Autriche (et soutenu par l'Allemagne), à la Serbie, qui débouche le 27 juillet 1914 sur un conflit destiné initialement à rester local.
C'est le système des alliances qui entraîne les autres puissances (Russie et Allemagne tout d'abord, et par contrecoup la France et l'Angleterre) dans une guerre d'échelle européenne, puis plus tard mondiale.
La France décrète la mobilisation générale le 1er août 1914, l'Allemagne lui déclarant officiellement la guerre le 3 août.
[...] Le très grand nombre d'invalides, de traumatismes psychiques. - Un deuil très profond et durable : le soldat inconnu (1920), les monuments aux morts (la plupart construits avant 1923 dans les 36000 communes françaises) tentent d'apaiser le deuil sur le plan collectif. Mais le deuil individuel reste profond et durable. -Une crise des valeurs et la brutalisation de la société : 4 années seulement, et pourtant, une parenthèse impossible à refermer : le retour des anciens combattants, très progressif, est difficile, l'émancipation des femmes tend plutôt à reculer en France après les avancées de la guerre (durcissement de la législation contre l'avortement, refus du droit de vote), instabilité politique (montée des extrémismes : communisme, extrême-droite). [...]
[...] La France apparaît comme la première puissance continentale en Europe. Derrière le rideau de la victoire -Le Bilan : -Humain : 1,4 million de morts, la France est la plus touchée des grandes puissances : 18,6% de ses mobilisés de sa population totale ont disparu ! -Économique : La France du Nord, la France du front est RAVAGÉE : il n'existe plus qu'une large bande de ruines sur 700km (reconstruction achevée seulement fin des années 1920) Recul massif de la production industrielle et agricole. [...]
[...] Le bilan du sacrifice. I. La mobilisation directe : Les fronts, les combats et les combattants De la guerre de mouvement à la guerre de positions -La France engage d'emblée près de 4 millions d'hommes ( un chiffre énorme pour un pays de 38 millions d'habitants) (et 8 millions en chiffres cumulés pour la totalité du conflit). -Ces chiffres sont à comparer avec les 2 millions d'hommes engagés initialement par la Russie pour la GB. Du côté des deux puissances centrales, l'Allemagne engage millions d'hommes (pour un pays nettement plus peuplé que la France) et l'Autriche- Hongrie 3 millions: de tels chiffres montrent à quel point la France se mobilise davantage que les autres belligérants. [...]
[...] Le mouvement de désobéissance affecte fortement un tiers environ des unités françaises et touche directement 40.000 hommes. Compte tenu des conditions de l'époque, la répression est modérée (49 exécutions), et ce n'est pas elle qui a fait refluer le mouvement. La reprise en main de l'armée par Pétain (le vainqueur de Verdun où il promet d'appliquer désormais une stratégie surtout défensive. -1918 est marquée par une offensive allemande qui, de mars à juillet, manqua de peu, à plusieurs reprises, de briser le front franco- britannique. [...]
[...] -La défense de la patrie est ainsi placée au-dessus de tous les autres clivages existants. Dès 1914, les socialistes entrent ainsi au gouvernement. L'union sacrée n'est réellement rompue qu'à la fin de l'année 1917. La mobilisation économique et financière -Ravitailler le front exige la mise sur pied d'une économie de guerre, lancée en France dès septembre 1914, initialement afin de pouvoir produire 100.000 obus par jour. -La situation de la France est d'autant plus délicate que ses plus riches régions industrielles sont aux mains des Allemands. [...]
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