Dans quelles mesures et pourquoi la GB et la France ont-elles accepté d'abandonner leur rôle de dominateur sur leurs colonies au profit d'une nouvelle sorte de relations plus égalitaires et pacifiées (qui s'apparenterait plus au partenariat qu'à la colonisation) avec les pays récemment indépendants ? Le système colonial contient en germe sa propre disparition autant de par ses justifications que par son application. Cependant, la France et la GB abordent de façon différente la perte de leur empire avant de penser, une fois celle-ci devenue inévitable, de nouvelles relations avec les pays indépendants issus de la décolonisation
[...] Il n'y a aucun espoir de résoudre le problème des Indes dans le calme et à l'amiable. Les désordres, qui font morts à Calcutta, se transforment rapidement en guerre civile : hindous sont massacrés dans le Bengale, toujours en 1946. De plus, les musulmans jouent la carte du blocage institutionnel : ils sont représentés au gouvernement provisoire et à l'Assemblée constituante mais ils refusent de siéger. En février 1947, le gouvernement britannique annonce son intention de quitter l'Inde, et ce, au plus tard, en juin 1948. [...]
[...] Cependant, la France et la GB abordent de façon différente la perte de leur empire avant de penser, une fois celle-ci devenue inévitable, de nouvelles relations avec les pays indépendants issus de la décolonisation. I. Accepter la perte de l'empire : entre résignation et résistance A. Des conceptions de la colonisation différentes L'administartion coloniale est prise en charge par les Etats. La conquête terminée, l'administration revient d'abord aux militaires. Puis, par souci d'efficacité, des fonctionnaires coloniaux prennent le relais. Ce sont des hommes aux fonctions multiples : ils perçoivent les impots, assurent la police, l'enseignement ou la santé publique. [...]
[...] La Guinée de Sekou Touré en est un très bon exemple puisqu'elle est le seul pays d'Afrique noire à avoir voté non au référendum de 1958 concernant l'entrée dans la Communauté française, ce qui a entraîné une rupture totale des relations politiques et économiques entre les deux pays. Sékou Touré, alors très populaire dans son pays comme dans toute la région, devient le président de la Guinée. Comme le président du Ghana, Kwame Nkrumah, il prône alors le panafricanisme, décolonisation intégrale de toutes les structures du pays». [...]
[...] Ils sont indépendants depuis 1926 et sont associés librement dans le cadre du Commonwealth comme le stipule la motion de Lord Balfour lors de la conférence impériale de Londres en 1926 : Les membres de la conférence sont des groupements de nations autonomes égales en statut, qui ne sont subordonées les unes aux autres par aucun aspect de leurs affaires intérieures et extérieures, bien qu'unies par une allégeance commune envers la Couronne et librement associés comme membres du Commonwealth Dans les colonies à faible peuplement européen et où un Etat préexistait, les Anglais ont recours au protectorat. Ces colonies conservent une relative autonomie interne (souverains maintenus, par exemple le sultan en Egypte). Toutefois, les Britanniques assurent la politique extérieure et la sécurité militaire. [...]
[...] mais parfois perverties par une tentation néo-colonialiste En effet, le partenariat liant la France et la Grande-Bretagne et leurs anciennes colonies cache parfois une forte volonté de rétablir la suprématie des métropoles déchues sur nombre de pays en difficulté. Cette domination s'exerce, tout d'abord, sur un plan principalement militaire et diplomatique. Elle est caractérisée par le droit d'ingérence que s'ocroit la France et la Grande-Bretagne sur leurs anciennes chasses gardées La France, surtout, a longtemps été considérée comme le gendarme de l'Afrique et ses interventions ont été récurrentes sur le continent dès la fin de la décolonisation. [...]
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