Le 22 mai 1790, la Constituante décrète que « la nation française renonce à entreprendre des guerres en vue de faire des conquêtes et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple ». Celle-ci avait donc renoncé à tout plan d'expansion territoriale et un climat de paix semblait s'être installé, rien ne paraissait annoncer alors une guerre futur.
Malgré la volonté de ne pas entreprendre de guerre, celle-ci suscite dès 1791 de nombreux débats et devient alors l'enjeu de tous les affrontements politique. Les prêtres réfractaires, les émigrés, les contre-révolutionnaires inquiètent de plus en plus dans la mesure où ils incarnent le danger d'une coalition ennemi. Dans ce contexte de tension, la déclaration de Pillnitz le 27 août 1791, co-signé par l'Autriche et la Prusse, dans laquelle il est précisé aux autres Etats européens, que si ceux-ci se joignent à eux ils pourraient alors se lancer dans un conflit armé contre la France révolutionnaire, est utilisée par la législative à partir d'octobre 1791 afin de développer une politique ouvertement belliciste.
Deux tendances s'opposent à la Législative avec notamment d'une part Brissot favorable à une entrée en guerre pour étendre le règne de la liberté et Robespierre, qui lui reste réticent.
Pourtant deux ans après la déclaration de paix au monde, le 20 avril 1792, Louis XVI déclare la guerre à François II, roi de Bohême et de Hongrie.
Un tel renversement a-t-il eu pour objectif le messianisme révolutionnaire ? Le messianisme comporte une forte teinte religieuse, il y a dans ce terme l'idée de sauver un peuple en le libérant de ce qui l'asservit, en diffusant ses idées et de commencer une ère nouvelle, si possible de justice et de paix. Le France a-t-elle entrepris ces guerres en vue d'exporter l'idéal révolutionnaire et donc les principes de 1789 à l'extérieure ? Ou bien le messianisme est resté à l'état d'utopie ? Quelle a été la position réelle de la France et des français en matière de politique extérieure ?
Nous suivrons une démarche chronologique pour montrer que dans une première phase, c'est à dire de la déclaration de guerre (avril 1792) à la chute de Robespierre (le 9 Thermidor), il s'agit d'une phase d'incertitude, d'hésitation vis-à-vis de la politique à adopter à l'extérieure, liée au fait que les diverses forces politique sont divisées (les girondins pour la guerre et les montagnards contre), néanmoins il s'agit d'une période fortement « teintée » de messianisme révolutionnaire où l'on peut parler a priori de guerre de libération. Puis ce projet, ce messianisme semble sous le Directoire et le Consulat être un objectif qu'on a du mal à suivre, un fait qu'on maintient en parole certes, mais peut-être pas en acte. Un messianisme révolutionnaire qui enfin « sombre », se fond complètement dans ce qu'on peut qualifier ouvertement de guerre de conquête qui commencerait dès la proclamation de l'Empire le 2 décembre 1804 et ce jusqu'à la chute finale du chef de guerre qu'est Napoléon qui s'achève avec la défaite de Waterloo le 18 juin 1815.
[...] Il s'agit donc dans un premier temps d'une guerre de propagande révolutionnaire, une guerre pour la libération des peuples et pour la destruction de l'ordre privilégier. Si l'échec des girondins le 2 juin 1793 laisse place aux Robespierristes, en l'occurrence contre la guerre et l'idée des frontières naturelles : la liberté ne s'apporte pas à la pointe des baïonnettes ou encore c'est à la puissance de la raison et non à la force des armes de propager les principes de notre glorieuse Révolution avait affirmé Robespierre, mais la chute de celui-ci le 9 thermidor débouche sur une nouvelle période. [...]
[...] D'ailleurs la Confédération du Rhin créée le 12 juillet 1806, groupe presque la totalité de l'empire sauf la Prusse et l'Autriche, celle-ci est un formidable réservoir de soldats pour lui. Comme le dit J.Tulard l'empereur est le suzerain des rois d'Europe Vers 1810 la domination napoléonienne s'étend à la Belgique, la Hollande, à la rive gauche du Rhin, l'Italie du Nord, Rome il a pour vassaux le roi d'Espagne et de Suède. Plus de la moitié de l'Europe est sous son autorité. [...]
[...] L'armée fut donc constamment en activité et le véhicule des idées révolutionnaires, celle-ci s'est mobilisée pour défendre la Révolution. Dans l'esprit de l'Empereur l'implantation de son système de gouvernement devait d'abord consacrer sa domination Voyant l'intérêt de se concilier bourgeois et paysans, il recommande d'assurer l'égalité, d'abolir le servage et les liens de dépendance pour les paysans. Finalement tant bien que mal, par volonté de puissance mais peut-être aussi par conviction Napoléon apporte avec lui les principes révolutionnaires. Mais les nécessités diplomatiques et militaires le conduisirent à ménager les princes et l'aristocratie, ce qui l'empêchait parfois d'exporter en bloc les principes de 1789. [...]
[...] La France, les français et la guerre, 1792-1815 : le temps du messianisme révolutionnaire ? Le 22 mai 1790, la Constituante décrète que la nation française renonce à entreprendre des guerres en vue de faire des conquêtes et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple Celle-ci avait donc renoncé à tout plan d'expansion territoriale et un climat de paix semblait s'être installé, rien ne paraissait annoncer alors une guerre future. Malgré la volonté de ne pas entreprendre de guerre, celle-ci suscite dès 1791 de nombreux débats et devient alors l'enjeu de tous les affrontements politique. [...]
[...] Un tel renversement a-t-il eu pour objectif le messianisme révolutionnaire ? Le messianisme comporte une forte teinte religieuse, il y a dans ce terme l'idée de sauver un peuple en le libérant de ce qui l'asservit, en diffusant ses idées et de commencer une ère nouvelle, si possible de justice et de paix. Le France a-t-elle entrepris ces guerres en vue d'exporter l'idéal révolutionnaire et donc les principes de 1789 à l'extérieure ? Ou bien le messianisme est resté à l'état d'utopie ? [...]
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