La France et les Français face à la Séparation de l’Eglise et de l’Etat

Résumé du document

Selon la volonté d'une République devenue radicale depuis l'Affaire Dreyfus, la Séparation de 1905 constitue un « acte de divorce sans consentement mutuel » dans un pays où 90% de la population se dit catholique, vers la laïcité. Ce terme n'est d'ailleurs pas employé dans la loi et n'entrera dans notre bloc juridique qu'en 1946 tandis que son utilisation date du début de l'anticléricalisme et de la montée de la Libre Pensée français dans les années 1870.

Mais la laïcité est ambiguë puisqu'elle peut être assimilée à une neutralité de l'Etat et à une séparation du religieux et du politique ou à un système de valeurs civiques, rationalistes et ainsi, parfois, antireligieuses. Nous retrouverons cette ambiguïté dans les rapports de force de la période.

Quelles démarcations se sont-elles établies dans l'esprit des Français, et quelles furent les réactions des Français d'abord aux débats sur la loi de Séparation puis à ses premières applications ?

Extraits

[...] ( Pour les paroisses pauvres, certaines mesures sont ajournées : Paris : gratuité des chaises et classes des enterrements et mariages. ( Le 13 avril 1908 : les mutualités ecclésiastiques pourront recueillir les biens des caisses de retraites et des fondations de messes, mais ces 2 projets sont refusés par Pie X. - Roger Aubert : L'intransigeance de Pie X les contraint au libéralisme dont il n'est pas sûr qu'ils auraient fait preuve sans la fermeté romaine Une loi qui "ne saurait opprimer les consciences ou gêner dans ses formes multiples l'expression extérieure des sentiments religieux". [...]

[...] + En 1907, il est interdit d'acheter Les Corbeaux si pas d'abonnement, car non-distribution du journal par les réseaux de chemins de fer privés. Ces catholiques sont qualifiés d'Intransigeants d'ultramontains et donc associés à l'Italie et non à la France. Cependant, il existe les abbés démocrates tombés dans la marmite sociale des hommes d'Église républicains et pour la séparation ; par résignation ou par volonté de réformer profondément l'Eglise tel l'Abbé Lemire. Eugène Reveillaud (député protestant) : Le Concordat est bien vieux, c'est un vieillard cacochyme qui compte maintenant 103 ans : il agonise en 1905. [...]

[...] Pie X en 1903 accepte la modification formelle sollicitée par Combes, mais refuse de ratifier les choix épiscopaux du gvt français non soumis à l'entente préalable. On arrive plus à nommer les évêques, Concordat devient Discordat : Clemenceau. - 2 groupes : les légistes d'esprit concordataire (garder un contrôle sur l'Eglise) et les libres-penseurs (une loi qui soit braquée sur l'Eglise comme un revolver Briand) ( Aucun camp n'est homogène. - Pétition pour le maintien du concordat mal organisée conseils régionaux contre la séparation dont 11 à l'Ouest (Bretagne particulièrement) et 3 Massif central. [...]

[...] La France et les Français face à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat Introduction Jaurès : La loi que la Chambre a votée laisse la liberté à tous les cultes ( La liberté de conscience sera garantie, complète, absolue ; la loi de séparation telle qu'elle est, est libérale, juste et sage. Ainsi, Jaurès, co-auteur de la loi, militant socialiste, fondateur de l'Humanité, journal socialiste et anticlérical, décrit il une loi pourtant controversée et qui fendit la France, non pas en 2 camps distincts, catholiques contre républicains, mais en une multitude d'oppositions dont les manifestations, nous le verrons, ont pu être violentes. [...]

[...] Bepmale) ou comme la destruction de la religion (cf. Aulard) et d'autres la voient comme une subversion de l'Etat, de la famille, de la classe dominante et de la propriété (cf. le socialiste Edouard Vaillant) Les articles et leurs conséquences : - L'article 2 : L'Etat ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte : rupture avec le passé. Mais dénoncé : Jean Guiraud dit que c'est le déni de l'utilité sociale de la religion. - Article 4 : remet les biens de l'Eglise à des associations cultuelles ( réduisant considérablement le budget de l'Eglise. [...]