Depuis les années 30, la France subit une crise généralisée sur tous les plans, à laquelle elle pensait avoir échappé jusque là : crise économique, crise sociale, crise diplomatique…La France n'a pas confiance en l'Allemagne et se méfie d'Hitler. Depuis le Traité de Versailles de 1919, la France est dans une optique de sécurité collective face à une guerre éventuelle, qui serait une des conséquences du comportement des Français face aux allemands lors du Traité. En 1939, la France sort tout juste de l'époque du Front Populaire (mai 36 – avril/nov. 38), où la politique a probablement favorisé les problèmes internes avec des réformes économiques et sociales. L'arrivée de Daladier au pouvoir le 12 avril 1938 accentue les divisions, entraînant la chute du Front Populaire et l'ouverture du pouvoir à droite. Les Français réclament la résolution des problèmes internes, et, en même temps, sont dans la peur du danger extérieur : Hitler et sa politique. La France, à travers Daladier, s'enferme alors dans une logique de préparation à la guerre et de défense nationale pour sauver la paix à tout prix.
Dans quelle mesure les évènements précédents, la crise interne, la politique de la France et l'opinion des français en 1939 ont-ils conduit à la défaite de 40, à travers une guerre préparée, mais refusée et fuie ?
[...] Elle n'attaquera pas et ne fera que défendre ou répondre aux attaques. Pourtant en 1929, ce n'était que sous l'arbitrage du Royaume-Uni que la France acceptait de trouver un compromis avec l'Allemagne à propos de leurs différents désaccords ; mais à cette époque, la crise était encore invisible et la France se sentait plus forte face aux crises dans les autres pays. En 1939, c'est différent, la France est toujours atteinte par la crise, notamment du fait de son refus de dévaluer pendant longtemps. [...]
[...] La France et les Français sont toujours dans une logique de défense nationale. Avec la crise, s'installe dans l'opinion un désir de paix que doivent refléter les politiques de 39. De plus, les divisions politiques et l'opposition des français durant l'année 1939 ont conduit la France à sa défaite en 1940. Les Français sont encore dans le souvenir de la guerre de 14. Les politiques sont divisés ; les Français font preuve d'un patriotisme de repli : on est loin de l'Union Sacrée et du patriotisme national de la Grande Guerre de 14 dans la période qui précède la déclaration de guerre de la France, le 3 septembre 1939. [...]
[...] Le gouvernement instaure donc avant et pendant la guerre une politique et une stratégie défensive. Si la plupart des Français acceptent la préparation à la guerre, ils lui préfèrent la paix. En effet, les futurs mobilisés se composent essentiellement d'anciens combattants ou de fils d'anciens combattants. Réactions face à la guerre, politique extérieure, divisions internes sont le reflet de cette année 39, où les hésitations et les contradictions entre la défense nationale et la paix, entre le patriotisme de défense et le patriotisme de repli ; 39 ne pouvait conduire la France et les Français qu'à une défaite en juin 1940. [...]
[...] La France entre en guerre en septembre 39 par l'obligation d'honorer son accord de défendre la Pologne. Elle s'installe de plus, dans une guerre de position défensive qui trahit son désir de paix, une certaine démotivation de la France et de Français et surtout son entêtement dans une stratégie de guerre similaire à celle de 14, dans une guerre pourtant différente. Lorsque l'Allemagne et l'URSS attaquent la Pologne, la France déclare la guerre par accord avec la Pologne, ce qui semble paradoxal vu son désir profond de paix. [...]
[...] Pourtant, il s'oppose avec sa politique de paix à tout prix à l'opinion de la Gauche et notamment les oppositions virulentes du parti communiste, il s'oppose aussi aux socialistes. Ainsi en 1939, aucune Union nationale n'est possible et les Français s'enferment dans un patriotisme de repli pacifique. Si en 194, les Français s'engageaient dans la guerre guidés par un patriotisme virulent de défense de la Nation, en 1939 c'est différent. Les Français sont patriotes, il ne faut pas en douter, mais c'est un patriotisme de repli : ils sont patriotes dans une logique de paix. [...]
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