Après le retrait du général De Gaulle en 1946 et l'émergence de la IVe République, les relations franco-américaines sont au beau fixe. Le régime parlementaire de la IVe république est très clairement proaméricain malgré, ou à cause, d'une forte représentation du Parti Communiste Français. Le 4 avril 1949, les États-Unis, la France, et dix autres pays signent l'accord créant l'OTAN. Toutefois, la gestion de la crise Algérienne est critiquée par les États-Unis, qui se découvrent anticolonialistes. Ces remontrances sont perçues en France comme une ingérence dans les affaires intérieures. « Les libérateurs » de juin 1944 sont rapidement remplacés par « les impérialistes ».
A partir de 1958, les grandes orientations de la politique extérieure française sont déterminées par le général de Gaulle. Si chacun de ses successeurs a ensuite mis en oeuvre à sa manière la diplomatie du Verbe, il est important de noter qu'« en politique extérieur, la part des continuités est plus grande que celles des ruptures, dès lors qu'on considère le contenu plus que le style ou la méthode » comme le rappelle le politiste et historien franco-allemand Alfred Grosser.
Il s'agit de porter ici notre attention sur les relations franco-américaines depuis le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 jusqu'à la fin de la guerre du Golfe en 1991. Ainsi, l'objet de notre étude est de déterminer quelles furent les étapes successives des relations diplomatiques entre Paris et Washington durant plus de trois décennies, en se demandant si au fond la politique française à l'égard des EU n'est-elle pas déterminée par un anti-américanisme historique et politique ?
[...] La même année, le général de Gaulle se rend en Amérique latine. Il critique l'hégémonie américaine sans la nommer et propose aux pays qu'il visite de marcher avec la France : «Marchamos la mano en la mano dit-il en 1964 au Mexique. A partir de 1967, la politique d'obsession américaine du Général de Gaulle, pour reprendre les termes d'Alfred Grosser, s'écarte des réalités pour dévier vers des considérations plus personnelles. En juillet, il exprime publiquement sa réprobation à l'égard de la domination américaine qui lui parait opprimer le Québec en proclamant Vive le Québec libre A la suite de l'attaque israélienne déclenchée le 5 juin qui marque le début de la guerre des six jours, de Gaulle décide de l'embargo de toute livraison d'armes à Israël. [...]
[...] Il y déploie un style fait d'ironie et d'agressivité. En effet, il entre dans une guérilla verbale avec Henry Kissinger qui propose une nouvelle charte atlantique Jobert considère qu'elle ne peut que maintenir une hiérarchie entre les Etats-Unis et l'Europe. Les Neuf pays membres de la CEE adoptent en réponse un texte commun sur l'identité européenne qui, tout en reconnaissant la nécessité d'une participation américaine à sa sécurité, souhaite que leurs relations s'établissent sur une base d'égalité. Plus encore que celle des six jours, la guerre du Kippour (octobre 73) oppose la France aux EU. [...]
[...] L'année de l'Europe s'apparente, vue de Paris, à une résurgence de la volonté américaine de domination et à une remise en cause de la politique d'indépendance française et européenne d'où l'attitude mitigé de Pompidou et de Jobert face au projet de Nixon (Il faut noter que les EU veulent reprendre l'initiative dans l'alliance qu'ils estiment menacer par des rivalités internes, ils veulent réaffirmer leur leadership tout en s'assurant que la CEE qui se dessine ne remette pas en cause la communauté atlantique), et de Kissinger. Deuxième rencontre phare entre les deux chefs d'Etat, la rencontre de Reykjavik en juin 1973. [...]
[...] Pour moi, et pour la France, je ne crois pas qu'il y ait de bonheur sans un certain degré de puissance Il est entouré de l'influent Michel Jobert, secrétaire général de la présidence de la République qui devient en avril 1973 son ministre des affaires étrangères. Les années 69-72 marquent certaine une embelli, qui ne contredit pas pour autant les principes de la diplomatie gaullienne. Le début de septennat du Président Pompidou se traduit par un apaisement temporaire des tensions avec les Etats-Unis. Il se rend aux Etats-Unis dès mars 1970. Lors d'une visite à Chicago, il est l'objet d'hostiles manifestations d'américains soutenant Israël. [...]
[...] Ils y renonceront Les faits lui donnèrent raison. Les IDS ne furent jamais déployés et l'IDS fut officiellement abandonnée di ans plus tard par Clinton. Enfin, si la participation française pleine et entière à la campagne menée par les Etats-Unis au dans le Golfe persique satisfait grandement Washington, la France ne tire guère avantage de cette participation au conflit, au lendemain duquel les EU considèrent plus que jamais le Moyen- Orient comme une chasse gardée économique et politique. Au sortir du conflit, la France peine donc à trouver sa place dans ce nouvel ordre international annoncé par les EU victorieux qui entendent maintenir leur leadership. [...]
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