La France, une démocratie en crise ? (1932-1939)

Résumé du document

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la situation financière de la planète est bouleversée : l'Europe abandonne définitivement la suprématie mondiale au profit des États-Unis, vainqueurs et créanciers. Le modèle américain, qui mêle démocratie en matière politique, et libéralisme en matière économique, semble alors à son apogée. Mais dix ans plus tard, en octobre 1929, le Jeudi Noir à Wall Street précipite les États-Unis dans la crise économique ; en l'espace de quelques mois, ou de quelques années, tous les pays développés sont touchés, excepté l'URSS, qui s'est retirée dix ans plus tôt du capitalisme international. C'est en 1931 que la France est réellement touchée par la Grande dépression, La crise entraîne une baisse assez longue de la production industrielle. Entre 1929 et 1935, la production industrielle recule de 25 %. Le revenu moyen des Français pendant les années 1930-1935 a diminué de 30 %.

Extraits

[...] Pour remplacer Chautemps, le Président de la République appelle au pouvoir un autre radical, Édouard Daladier. Le nouveau président du conseil entend tout à la fois faire la lumière sur l'affaire Stavisky et restaurer l'autorité du gouvernement. C'est dans ce cadre qu'il renvoie le préfet de police Jean Chiappe, accusé de négligences dans l'affaire Stavisky. Ce renvoi est le prétexte des manifestations du 6 février 1934, jour où Daladier sollicite la confiance des députés pour son gouvernement. Le 6 février est une journée complexe est décisive. [...]

[...] De plus, les Britanniques refusent d'appuyer une éventuelle aide française. Léon Blum est donc contraint d'abandonner la République espagnole, ce qui provoque la colère du parti communiste. L'hostilité des milieux d'affaires et les erreurs d'analyse économique du gouvernement Blum mènent aux difficultés économiques. Dès juin 1936, commence la fuite des capitaux vers la Suisse, ce qui porte atteinte à la stabilité de la monnaie. Par ailleurs, l'augmentation des salaires et les dépenses publiques liées au réarmement provoquent la hausse des prix. [...]

[...] La France, une démocratie en crise ? (1932-1939) Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la situation financière de la planète est bouleversée : l'Europe abandonne définitivement la suprématie mondiale au profit des États-Unis, vainqueurs et créanciers. Le modèle américain, qui mêle démocratie en matière politique, et libéralisme en matière économique, semble alors à son apogée. Mais dix ans plus tard, en octobre 1929, le jeudi noir à Wall Street précipite les États-Unis dans la crise économique ; en l'espace de quelques mois, ou de quelques années, tous les pays développés sont touchés, excepté l'URSS, qui s'est retirée dix ans plus tôt du capitalisme international. [...]

[...] La paralysie du pouvoir politique face à la crise dégénère en crise politique. Venant après une série de scandales, l'Affaire Stavisky donne lieu à une entreprise de déstabilisation de la République par la droite pour revenir au pouvoir, en particulier lors de la journée d'émeute du 6 février 1934. En 1936, le Front populaire, rassemblement des partis et organisation antifasciste remporte les élections. Le socialiste Léon Blum est au pouvoir. Il va alors tenter d'atténuer les difficultés économiques et de mettre fin aux grandes grèves de 1936 en accroissant le pouvoir d'achat des masses et en adoptant des réformes structurelles. [...]

[...] Donc pour lui, la lutte contre la crise s'accompagne d'une amélioration du sort des ouvriers. C'est aussi cet objectif qui imprègne les deux grandes lois votées pour combattre le chômage, celle qui accorde aux salariés quinze jours de congé payé et celle qui limite à quarante heures la durée hebdomadaire de travail. Ces grandes réformes structurelles expliquent l'euphorie qui gagne le monde ouvrier durant l'été 1936, au moment où les ouvriers partent pour la première fois en congés payés. Pour assurer la paix, le gouvernement du Front populaire s'efforce d'associer conciliation et fermeté. [...]