Cours d'Histoire politique et sociale consacrée à la France face à la crise et au fascisme de 1932 à 1940.
[...] II) La gauche face au fascisme La vivacité de cette réaction nous éclaire sur l'esprit du temps. Pour les citoyens de gauche, la République (libérale et parlementaire) est la valeur suprême. Les scandales sont donc des affaires secondaires. Ils importent au fond assez : le coup de force antirépublicain apparaît infiniment plus grave que les détails troubles de l'affaire Stavisky. Les agitateurs antiparlementaires de février 1934 passèrent pour fascistes parce que le mot était de leur temps et qu'il y avait une analogie entre leurs actes et ce qui se passait en Italie et en Allemagne. [...]
[...] La France antimunichoise a plus de mal à s'exprimer parce que elle est jugée “belliciste”. On voit que se dessine un nouveau clivage politique : Sont favorables à Munich tous ceux qui sont habités par un pacifisme global et diffus, autant dire la majorité des Français à quoi s'ajoutent divers groupes de gauche, d'extrème-gauche au pacifisme doctrinal et ceux qui préfèrent les régimes fascistes aux démocraties, animé par ce qu'on peut appeler un pacifisme circonstanciel Sont contre Munich un éventail encore plus hétérogène dont le PCF est la seule force organisée. [...]
[...] Evidemment, la droite ne partage pas cette répulsion au même degré. Les libéraux n'ont pas d'objection contre un pouvoir fort qui mettrait fin à la pagaille parlementaire et à l'agitation syndicale. Et les plus libéraux estiment que l'intérêt national doit passer avant le blâme, ils veulent donc garder Mussolini dans le camp français. De fait l'Italie a signé le pacte de Locarno et, en 1934, Mussolini empêche Hitler d'annexer l'Allemagne. Mais, déjà, l'activisme hitlérien est passé au premier plan. En Allemagne, la République de Weimar est très ébranlée par la crise économique qui fait d'autant plus de ravages que ce pays est déjà très industrialisé. [...]
[...] Il y a bien là un air de famille avec le fascisme italien. Hitler arrive au pouvoir en janvier 1933, d'abord chancelier (chef de gouvernement) sous la présidence du vieux Maréchal Hindenburg, il est vite seul maître du parti et de l'Etat. Il fonde rapidement une dictature antilibérale, antimarxiste, antisémite dont le but est le primat de la race aryenne et, plus concrètement, la destruction du traité de Versailles et l'abaissement de la France. Hitler, rompant avec les stipulations du traité de Versailles, réarme et, ce faisant, relance l'emploi et donc consolide son régime. [...]
[...] Ce jour- là, il est vrai, il ne faudra pas le manquer.” Gringoire, autre journal de l'extrême droite, très xénophobe, se déchaîne : “Sommes nous le dépotoir du monde.Par toutes les routes d'accès, transformées en grands collecteurs, coule sur nos terres une tourbe de plus en plus fétide. C'est l'immense flot de la crasse napolitaine, de la guenille levantine, des tristes puanteurs slaves, de l'affreuse misère andalouse, de la semence d'Abraham et du bitume de Judée; c'est tout ce que recrachent les vieilles terres de plaies et de fléaux. août) Et il dénonce l'incontrôlable tribu juive de Blum,. [...]
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