Le 15 décembre 1799, Bonaparte, qui a refusé le projet constitutionnel de Sieyès car il limitait son pouvoir, promulgue la Constitution de l'an VIII, ratifiée par un plébiscite avec beaucoup d'abstentions et de fraudes. Celle-ci proclame : « La Rév. est fixée aux principes qui l'ont commencée : elle est finie ».
Le Consulat prend des mesures de réconciliation qui visent à éviter les affres de la guerre civile. Il organise le retour des hommes politiques déportés après Thermidor et Fructidor, amnistie les émigrés (avril 1802), remplace le serment de « haine à la royauté » par un serment de fidélité à la Constitution et supprime la fête du 21 janvier, anniversaire de la mort de Louis XVI, mais maintient celle du 14 juillet. Pour consolider son régime, il signe également la paix de Lunéville avec l'Autriche (9 février 1801), et celle d'Amiens avec l'Angleterre (25 mars 1802) : la paix générale règne en Europe pour la 1ère fois depuis 10 ans.
[...] Il s'agit de contrôler la population flottante et de stabiliser la main d'œuvre. La création des Conseils de Prud'hommes en 1806, pour résoudre les conflits entre patrons et ouvriers, va dans le même sens, mais la loi maître et serviteur du Code civil prévoit qu'en cas de litige, le patron est cru sur parole, alors que l'ouvrier doit apporter des preuves de ce qu'il avance. Le monde ouvrier est plutôt favorable à l'Empereur tant que dure la prospérité (plein emploi, pouvoir d'achat en hausse, pain bon marché). [...]
[...] misait sur des pouvoirs locaux collégiaux et élus, le préfet dirige seul son département. Il est chargé de surveiller la conscription et la rentrée des impôts, d'informer le pouvoir central sur l'état de l'opinion publique, d'entretenir les routes, d'animer l'activité économique (prévisions des récoltes), ou encore de présider les grandes manifestations de la vie publique (plébiscites, visites de Napoléon). Théoriquement, ils ne sont que des rouages dans l'exécution des décisions du pouvoir central, mais concrètement, Napoléon ne peut tout surveiller et ils prennent des initiatives au quotidien, lorsqu'ils n'ont pas d'instructions précises. [...]
[...] Au Champ-de-Mars, il distribue des aigles c'est-à-dire des drapeaux militaires, à des soldats jurant de donner leur vie pour lui. Un tableau de David, qui deviendra le peintre officiel de l'Empereur, représente la scène où ce dernier s'apprête à couronner Joséphine à genoux, ce qui lui donne une position dominante dans la construction du tableau. Tout de majesté romaine, c'est le seul personnage actif, tous les autres étant passifs, y compris le pape. On croirait pouvoir marcher dedans déclare Napoléon à propos de ce tableau, long de 9 mètres et large de 6 mètres. [...]
[...] Dans Confession d'un enfant du siècle, Musset écrit : Conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges au roulement du tambour, des milliers d'enfants se regardaient d'un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs L'entreprise guerrière permet à Napoléon de canaliser la violence vers l'extérieur : Entre mes mains, la guerre a été l'antidote à l'anarchie écrit-il. La chute de l'Empire est due à la multiplication des défaites, ce qui laisse à penser que la victoire sur le champ de bataille est la principale source de légitimité du régime. Un régime policier ? [...]
[...] Mais leur ralliement n'est souvent que superficiel et ils se détourneront de Napoléon en 1814, alors que les classes moyennes sont plus attachées à l'Empereur. Dès 1803, Napoléon crée des sénatoreries pour les sénateurs les plus méritants : leur traitement annuel est doublé et ils disposent d'un palais de fonction dans une ville de province ou des départements annexés. C'est ce que Louis Bergeron appelle le niveau supérieur de la notabilité Méritocratie ou oligarchie ? La Légion d'honneur Napoléon crée la Légion d'honneur en mai 1802, en continuité avec les Armes d'honneur remises aux soldats valeureux sous le Directoire (le Sabre d'honneur qui constituait la plus haute de ces distinctions, valait une double paie) : il s'agit de récompenser des services militaires ou civils et de faire rayonner dans la société la valeur du mérite. [...]
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