La France de la Belle Epoque, une belle époque ?

Résumé du document

Le terme Belle Époque est utilisé après le traumatisme de la Première Guerre mondiale pour désigner la période d'avant-guerre, idéalisée, et qui apparaît comme l'apogée de la IIIe République française. On associe souvent l'origine de la Belle Époque à 1896, moment où l'économie française montre les premiers signes de reprise après la Grande Dépression. Quant à la fin de la Belle Époque, elle est sans aucun doute liée au début du premier conflit mondial, qui marque une rupture dans l'histoire non seulement de la France, mais de l'humanité tout entière.

C'est donc un regard nostalgique que les Français d'après-guerre portent sur cette période de croissance économique, de modernisation, mais également de mutation sociale et culturelle. Mais l'expression Belle Époque est aussi associée au cirque, au cabaret, à l'animation, au music-hall et la période est donc perçue comme une époque d'amusement et d'insouciance.

Extraits

[...] La France est le second banquier du monde, derrière la Grande-Bretagne. En 1913, ses avoirs financiers représentent 45 milliards de francs. De plus, sa place essentielle sur le marché financier mondial lui permet de placer abondamment des capitaux à l'étranger, et d'être ainsi un des premiers investisseurs mondiaux. Mais la France est également au coeur du système d'alliance qui se développe en ce début de XXe siècle. En 1892, la France officialise avec la Russie une alliance militaire. L'Entente cordiale est signée avec la Grande- Bretagne en 1904 et peut s'expliquer par leur haine commune de l'Allemagne, alors que deux ans auparavant, un accord secret avait été conclu avec l'Italie. [...]

[...] Malgré toute cette modernisation, la France n'est pourtant pas une grande puissance commerciale. Elle est très retard par rapport à l'Allemagne, le Royaume-Uni et même les États-Unis. Ainsi, la Belle Époque est une période d'enrichissement pour la France qui possède beaucoup de capitaux investis à l'étranger. Les secteurs traditionnels français et les infrastructures sont eux aussi en pleine mutation en faveur d'une modernisation. Quant au plan politique, la France de la IIIe République est assurément à son sommet, que ce soit dans le domaine de la politique intérieure, qu'extérieure. [...]

[...] C'est pourquoi suite à la rupture des relations diplomatiques entre la France et le Vatican, la loi de séparation de l'Église et de l'État est adoptée en 1905. Mais la République devient également sociale avec la participation des socialistes au gouvernement en 1906, suite à la création de la SFIO en 1905. C'est à partir de ce moment que sont créées des lois sociales avec le repos hebdomadaire en 1906 et la retraite ouvrière en 1910. La CGT créée en 1895 vient relayer l'action des politiques. Ainsi, la IIIe République s'implante dans les habitudes des Français. [...]

[...] Les banques de dépôt qui drainent le capital des petits épargnants se multiplient également. La belle époque est donc le temps du développement bancaire, qui prouve l'abondance de capitaux. Ce phénomène peut s'expliquer par l'augmentation du revenu national, notamment dans le secteur bancaire et industriel, dû à une augmentation de la production française. Néanmoins, les Français restent attachés à la thésaurisation, où au placement dans les caisses d'épargne. À partir de 1900, les Français placent principalement leur argent à l'étranger, plus dans des emprunts d'État que dans les IDES, réputés peu sûrs. [...]

[...] Grâce à l'organisation des études avec la licence, et le diplôme d'études supérieur créée par Lavisse, le nombre d'étudiants passe, entre 1890 et 1914, de à Le tournant du XXe siècle est également le temps de profonds bouleversements littéraires. On voit par exemple le développement du naturalisme qui prolonge le réalisme et s'attache à peindre la réalité en s'appuyant sur un travail minutieux de documentation. Son chef de file est Émile Zola. L'année 1913 est particulièrement prolifique en termes de littérature et d'art : outre la publication des Alcools de G. [...]