La Belle Époque est une « image d'Epinal rétrospective », image utilisée par les Français des Années Folles pour parler de la période 1896-1914.
Cette expression traduit une volonté de retour en arrière, les Français veulent retrouver la continuité historique avec l'avant-guerre, et faire de la Première Guerre mondiale une sorte de parenthèse. Ceci peut expliquer la vision erronée que l'on a de la dite « Belle Époque », période qui semble comparativement plus prospère et plus heureuse.
Pour autant, cette vision est-elle justifiée ? La Belle Époque ne serait-elle pas plutôt une illusion ?
[...] Nous pourrions également citer le développement des divertissements et distractions comme preuve de l'amélioration des conditions de vie des Français ; la pratique du sport, le tourisme, les soirées à l'opéra et au théâtre occupent les journées des classes aisées, tandis que les classes populaires, elles, se tournent vers les bals, les fêtes foraines ou le cinéma divertissement d'hilotes selon G. Duhamel). La part du salaire consacrée aux divertissements augmente au début du XXe siècle. B. Un pays engagé dans l'ère industrielle La Belle Epoque correspond à l'entrée de la France dans la seconde Révolution industrielle. L'économie comme les industries sont largement stimulées. [...]
[...] Cela permet aux entreprises françaises d'avoir plus d'influence au niveau international. Les banques françaises sont riches et puissantes, le Crédit Lyonnais est d'ailleurs la première banque mondiale. Le Franc est une valeur sûre, ce qui explique que beaucoup de transactions à l'étranger se fassent en Francs. La puissance du pays est également visible par l'ampleur de son empire colonial, le deuxième après la Grande-Bretagne. En 1894, un Ministère des colonies est créé. On peut dire que l'orgueil national des Français se déplace de l'Alsace-Moselle aux colonies. [...]
[...] La Belle Epoque, une belle époque ? A. Un bilan intérieur somme toute contrasté Le principal problème concerne la démographie française : la France devient le pays le moins densément peuplé d'Europe occidentale. Ceci est en partie dû aux slogans anarchistes, très écoutés dans les milieux ouvriers faites la grève des ventres pour ne pas donner au pays la chair à canon dont il aura besoin dans ses conflits futurs), aux idées communistes, selon lesquelles avoir moins d'enfant c'est plus tard avoir moins de main- d'œuvre, donc plus de possibilités de demander des hausses de salaires. [...]
[...] La France, et surtout Paris, sa vitrine, connaissent un véritable rayonnement international. De nombreuses avant-gardes y séjournent : les Fauves, Gauguin, Picasso L'année 1913 est particulièrement prolifique en termes de littérature et d'art : outre la publication des Alcools de G. Apollinaire, c'est aussi celle du Côté de chez Swann de Proust, la réalisation des Fenêtres de Robert Delaunay, et la première du Sacre du Printemps. Paris, riche de ses artistes venus des quatre coins du monde, riche encore de ses Expositions universelles et des avancées techniques, devient la Ville-Lumière illustration parfaite du rayonnement de la France. [...]
[...] Pour autant, cette vision est-elle justifiée ? La Belle Epoque ne serait- elle pas plutôt une illusion ? I. Une France qui connaît une certaine prospérité A. L'amélioration des conditions de vie Il existe bien à le Belle Epoque un phénomène d'exode rural, dont il ne faut cependant pas exagérer l'ampleur. Les villes s'agrandissent, des mesures sont donc prises pour modifier l'architecture de ces villes ; à Paris, c'est le baron Haussmann qui se chargea par exemple d'ouvrir les grands boulevards. [...]
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