Une Belle Epoque est un moment déterminé dans l'histoire, marqué par quelques événements ou une personnalité considérable. Cette période se caractérise par une prospérité dans tous les domaines, que ce soit au niveau économique, politique ou culturel : une Belle époque s'apparente à « l'âge d'Or ». Ce début de vingtième siècle n'a été revêtu de ce nom qu'après la Première Guerre mondiale, c'est donc dans cette mesure qu'il s'agit d'une expression de mémorialiste. On peut considérer que la période qualifiée de « Belle époque » se situe entre l'Exposition internationale de 1900 et la Première Guerre mondiale. Cette période est désignée ainsi par nostalgie, après la guerre, pour souligner la prospérité et la stabilité qui la caractérisaient. Mais elle avait ses côtés d'ombre. Pour certains mémorialistes, la misère, le chômage, la dureté de la condition ouvrière et paysanne éloignent les années 1900 à 1914 d'un mythique âge d'or. Elles s'éclairent pourtant de plusieurs aspects positifs : embellie économique, dernières splendeurs du franc germinal, essor de l'automobile, débuts de l'aviation, démarrage du cinématographe et, surtout, extraordinaire floraison artistique et musicale, des Demoiselles d'Avignon aux Ballets russes. Forgée après la Première Guerre mondiale, l'expression « Belle Epoque » correspond-elle alors réellement,d'un point de vue historique, aux années 1900-1914 qu'elle désigne ? Certes, cette période de l'histoire a été prestigieuse dans la mesure où elle reflète l'essor économique, industriel, scientifique et culturel. Cependant le titre de « Belle époque » donné par les mémorialistes à cette phase de transition ne couvre pas l'ensemble des faits et limites qui ont parcouru ces quatorze années. Toutefois, ce début de XXème siècle peut être considéré comme une « Belle Epoque » dans la mesure où il a fédéré les Français autour d'un sentiment de patriotisme républicain.
[...] Il y a un véritable bouleversement au sein des classes sociales au cours de la Belle époque. Tout d'abord, la bourgeoisie connaît son âge d'or dans la France de la Belle Epoque.Dans sa diversité, cette bourgeoisie constitue l'élite de la société. Ses valeurs attachement au travail et à l'épargne, sens de la famille, mode de vie attentif aux 'bonnes manières' sont dominantes. Son pouvoir économique est important et le dynamisme de certains de ses membres est responsable de la croissance économique. [...]
[...] Entre 1890 et 1914, la production de fonte triple, celle d'acier sextuple et celle de caoutchouc triple également. Les secteurs de pointe jouent un rôle moteur : aluminium, électricité, automobile, électrométallurgie et fabrications électromécaniques. De nouvelles formes d'organisation du travail se mettent en place dans ces secteurs dynamiques (taylorisation dès 1909 chez Renault). Les entreprises françaises ont une forte capacité d'autofinancement des investissements de 1890 à 1913) et connaissent alors des taux de profit élevés. La France est, en 1914, le premier producteur européen d'automobiles. [...]
[...] Puis la France s'engage dans la construction aéronautique. Elle exploite l'hydroélectricité alpine et s'affirme dans la production d'aluminium. Si la France développe son industrie dans les secteurs de pointe, elle connaît également un âge d'or en ce qui concerne les progrès d'infrastructure. Commencée en 1898, la première ligne souterraine est inaugurée le 14 juillet 1900. Grâce au métro, on peut dorénavant parcourir la ville d'est en ouest en une demi- heure, sur un trajet de dix kilomètres qui comprend seize stations. [...]
[...] Mais la France ne rayonne pas seulement à l'échelle mondiale à l'époque, elle connaît également un essor interne, notamment au sein de son économie. Progressivement, la France se dresse une réputation de puissance économique. Le salaire moyen a connu une véritable hausse depuis le Second Empire (de 0,45 francs à 0,70 frs) alors que les prix des denrées de première nécessité comme le pain ont plutôt baissé ou faiblement augmenté, du moins jusqu'aux années 1903-1905. La rente a suivi la même évolution, dans le sens de la hausse, avec des proportions plus importantes. [...]
[...] Puis la condition ouvrière reste dure et précaire. L'insécurité de l'emploi est forte et il n'y a pas de protection sociale. En dépit de la lente réduction de la journée de travail, celle-ci reste longue : 12 heures par jour jusqu'en pour les femmes en pour les mineurs de fond en 1905. il n'y a pas de repos hebdomadaire jusqu'en 1906. Les congés payés n'existent pas. Les retraites ouvrières sont faibles et peu de travailleurs atteignent l'âge d'en bénéficier. L'éventail des salaires est très large. [...]
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