Le XIXè siècle est l'un des plus agités de l'histoire de l'Europe, aussi bien au niveau culturel, économique, social que politique. Sur fond de profonds bouleversements politiques, la science n'en finit pas de faire progresser les techniques, permettant le plein essor de l'industrialisation et remuant des croyances jusque là solidement ancrées dans les consciences. Cependant, il serait de trompeur de considérer le XIXè comme celui d'une modernisation uniforme et pleinement acceptée par tous. Si l'économie se renouvelle avec aisance, intégrant rapidement les nouvelles techniques de production et de rationalisation du travail, la construction de la démocratie elle ne va pas sans heurts, tantôt enrayée tantôt encouragée par des élites qui demeurent relativement conservatrices, sur le plan politique comme social. Dans ces conditions, comment s'exprime le passage au XXè siècle chez les trois grandes puissances européennes ?
Quelles sont les continuités –expression de la tradition- et les ruptures –facteurs de modernité- culturelles, économiques, sociales et politiques communes à la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ?
[...] En effet, la religion se voit affaiblie par deux chemins dans la deuxième moitié du XIXe. D'une part, l'industrialisation et l'urbanisation font décliner la ferveur religieuse et dans le même temps la croyance qui accompagne la pratique. Dans un second temps, les années 70 et 80 connaissent en France et en Allemagne une série de lois destinées à briser l'influence religieuse sur le peuple, dont l'accès progressif au vote serait influencé par les prêtres et curés. Ainsi en France, l'école devient laïque en 1882 et l'Église est séparée de l'État en 1905. [...]
[...] Malgré tout, force est de constater que les trois pays ont poursuivi chacun de leur côté leur logique séculaire : parlementaire pour la France, libérale pour le Royaume-Uni et autoritaire pour l'Allemagne. Ces divergences se reflètent dans les politiques qui sont menées, particulièrement en ce qui concerne toutes les relations extérieures. Il convient donc en dernier lieu de s'intéresser aux rapports diplomatiques et économiques entre ces trois pays. Le constat qui s'impose est celui de nations en concurrence. Sur le plan économique pour commencer, l'Angleterre est rattrapée à la fin du siècle par l'Allemagne et les États- Unis, et dépassée au début du XXe. [...]
[...] La tension entre modernité et tradition prend toute son ampleur lors du conflit. En effet, chaque état comme on l'a vu a ses atouts et ses défauts. L'issue de la guerre a sans doute été partiellement déterminée par la capacité de chaque état de rassembler à la fois la modernité économique et la modernité politique, condition de stabilité et de cohérence. La fin de la Première Guerre mondiale marque aussi la fin d'un système ancien, dépassé, les débris du Congrès de Vienne que les nations vainqueurs surtout la France- vont s'attacher à détruire minutieusement. [...]
[...] Si l'on ne peut associer l'Allemagne à l'image de la tradition à tout prix, de par son grand avancement commercial et industriel, elle n'en demeure pas moins une grande puissance résolument conservatrice et déterminée à s'imposer en Europe en tant que nation élue. Il serait ridicule de schématiser la situation européenne à la veille de la guerre de façon manichéenne, avec les forces traditionnelles conservatrices d'un côté, et les puissances modernes de l'autre. Il importe cependant de prendre en compte le poids des États-Unis, nation résolument moderne, qui est l'allié presque par principe du Royaume-Uni. [...]
[...] La France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, entre tradition et modernité, 1870-1914 Le XIXe siècle est l'un des plus agités de l'histoire de l'Europe, aussi bien au niveau culturel, économique, social que politique. Sur fond de profonds bouleversements politiques, la science n'en finit pas de faire progresser les techniques, permettant le plein essor de l'industrialisation et remuant des croyances jusque-là solidement ancrées dans les consciences. Cependant, il serait de trompeur de considérer le XIXe comme celui d'une modernisation uniforme et pleinement acceptée par tous. [...]
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