1871 marque une rupture profonde dans l'histoire européenne, c'est l'achèvement, sous l'égide de la Prusse, de l'unité allemande à l'issue de trois guerres. 1871, c'est aussi le traité de Francfort qui fonde pour près d'un demi-siècle la base des relations franco-allemandes après une guerre que personne, de l'intellectuel au paysan, n'attendait. Nous nous proposons donc d'étudier à présent la France et l'Allemagne, d'une guerre à l'autre, de 1871 à 1914. On se demandera alors en quoi la relation entre les deux pays change au lendemain de la défaite, et comment. La vision qu'a un pays sur l'autre est-elle celle d'une incompatibilité chronique ?
Nous étudierons tout d'abord la compétition que se livrent les deux pays, avant de s'attarder sur la vision de la France en Allemagne et inversement ; pour finir, on se demandera si les différences sont vraiment si irréconciliables que cela.
[...] La défaite est un accident. Mais de façon plus pragmatique, on voyage en Europe et en Allemagne particulièrement. Si le Voyage au pays des milliards de V.Tissot montre une Allemagne débauchée par les milliards pris à la France, d'où le titre, F.Coppée avec ses Voyages au Danemark et d'autres montre une vision moins patriotique, plus réelle de l'Allemagne telle qu'elle est. Mais la dernière vision est celle d'une Allemagne qui a trahi et qui trahit encore. Elle a trahi les espoirs placés en Elle à la veille de 1871. [...]
[...] La vision de l'Allemand est caricaturale mais néanmoins existe. La vision patriotique s'exprime dans une tentative de compréhension de l'Allemagne. La germanophobie et la méconnaissance de l'Allemand s'expriment bien dans les enquêtes de 1895 et de 1902 du Mercure de France. Pour ce faire se développe d'abord la théorie des deux Allemagne de Caro : l'Allemagne brutale est celle de Hegel, mais il existe toujours l'Allemagne de Mme de Staël, de Kant du moins le croit-on et cette dichotomie flatte aussi l'honneur patriotique. [...]
[...] Nous nous proposons donc d'étudier à présent la France et l'Allemagne, d'une guerre à l'autre, de 1871 à 1914. On se demandera alors en quoi la relation entre les deux pays change au lendemain de la défaite, et comment. La vision qu'a un pays sur l'autre est-elle celle d'une incompatibilité chronique ? Nous étudierons tout d'abord la compétition que se livrent les deux pays, avant de s'attarder sur la vision de la France en Allemagne et inversement ; pour finir, on se demandera si les différences sont vraiment si irréconciliables que cela. [...]
[...] Nationalisme racial, ethnique comme le dit Eric Hobsbawm contre nationalisme patriote fondé sur les idéaux de 1789. Cet exemple illustre bien la volonté d'imposer sa vision des choses, et donc la primauté de ses idées. Et toutes ces compétitions sont basées sur la vision d'un pays par rapport à l'autre, et c'est justement ce que nous nous proposons d'étudier à présent. Débutons par la vision de la France outre-Rhin. La vision est double : elle est politique, elle est culturelle. Politiquement, Bismarck craint un relèvement rapide de la France. [...]
[...] Après la guerre de 1870, la reprise de l'économie française est très positive, contrairement à l'Allemagne qui stagne. Au niveau du charbon notamment, entre les mines du Nord et celles de la Ruhr, c'est à qui produira le plus. Mais à la veille de la Première Guerre mondiale, on s'aperçoit vite, à travers les récits des boursiers français en Allemagne que la France est bien en deçà de l'Allemagne, Allemagne qui rivalise avec les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, notamment au niveau industriel avec Krupp. [...]
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