Le 11 novembre 1918 est signé l'armistice entre l'Allemagne et les Alliés. La France qui sort meurtrie de la guerre est alors avide de sécurité et est résolue à imposer à l'Allemagne, par esprit de revanche, une paix qui lui coûte cher. Tout au long de l'année 1919, le gouvernement français doit faire face à une forte agitation sociale accompagnée d'une grave situation économique, auxquelles il espère mettre fin grâce aux réparations de guerre allemande. C'est la politique dite « d'exécution » qui est appliquée jusqu'en 1924, comprenant l'occupation de la Ruhr. Le cartel de gauche sort victorieux des élections de 1924, Briand pour la France et Stresemann pour l'Allemagne semblent chercher des compromis, qui aboutiront à l'entrée de l'Allemagne dans la SDN.
Le propos de ce travail est d'analyser comment et pourquoi la France a changé sa politique étrangère vis-à-vis de l'Allemagne, entre 1919 et 1926, et dans quelle mesure ce changement a été déterminant pour l'entrée de l'Allemagne dans la Société des Nations.
Du point de vue thématique, dans une première partie nous nous intéresserons au Traité de Versailles, base des relations diplomatiques entre ces deux nations, dont le paroxysme se traduit par l'occupation française de la Ruhr. Dans une deuxième partie, nous analyserons la tentative de mettre en place une détente franco-allemande ainsi que le nouveau courant qui débute au lendemain des élections françaises de 1924 et qui se concrétise par l'adoption du Traité de Locarno marquant l'entrée de l'Allemagne au sein de la Société des Nations.
[...] p.269. François-Poncet André, De Versailles à Postdam, Paris, Flammarion p. 60. [...]
[...] Briand, profondément marqué par la guerre, retire la conviction que la France, au lendemain de sa victoire payée avec un immense sacrifice en termes de vie, doit être mise à l'abri de la répétition d'un pareil conflit. Pour cela, sans tomber dans la faiblesse de concessions à tout prix, elle doit entrer dans le jeu de la SDN et tacher de lui faire rendre tout ce qu'il lui est possible d'en tirer, elle doit demeurer en contact avec l'Angleterre et en même temps rechercher les moyens d'un honorable arrangement avec l'Allemagne elle-même. Il faut dépasser l'ère des guerres et inaugurer celle de la paix organisée, notamment au sein de la SDN[15]. [...]
[...] Ibid, p.126. Bariety J., Poidevin R., Les relations franco-allemandes 1815-1975, Paris, Armand Colin p François-Poncet André, De Versailles à Postdam, Paris, Flammarion pp. 124-125. Ibid. p.125. Duroselle Jean Baptiste, Histoire diplomatique de 1919 à nos jours, Paris, Dalloz pp. 85-86. Bariety J., Poidevin R., Les relations franco-allemandes 1815-1975, Paris, Armand Colin pp Ibid. [...]
[...] D'autre part, Clemenceau n'est pas seul et n'est pas libre. Il doit compter avec la participation de Lloyd George et de Wilson et il souhaite conserver dans le temps de paix la même solidarité qui s'est forgée pendant la guerre entre la France, la Grand Bretagne et les Etats-Unis. Dès la préparation de l'armistice, il accepte les principes wilsoniens, qui fondent la paix sur le principe des nationalités et le désarmement général[5]. De son côté, l'Angleterre reste fidèle à sa politique traditionnelle d'équilibre continental en Europe. [...]
[...] La France y songe, faisant part de son souci à la SdN. Celle- ci aborde l'étude du problème du désarmement général, dont le désarmement de l'Allemagne n'est que le prologue. Après l'échec d'un projet réglementant l'assistance mutuelle à donner à la victime d'une agression, elle élabore le protocole pour le règlement pacifique des conflits internationaux, connu sous le nom de protocole de Genève Celui-ci repose sur trois principes majeurs : arbitrage, sécurité et désarmement. Dans sa cession d'automne de 1924, l'Assemblée de la SDN approuve ce texte, mais Londres refuse d'y donner son adhésion en décrétant son échec. [...]
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