Le contrôle économique exercé par la France sur son Empire pendant la IIIe République a lourdement pesé sur l'avenir des pays. Tout en distinguant l'action de l'Etat et celle des compagnies privées, il s'agit de savoir si la métropole a favorisé le développement économique de son vaste Empire de douze millions de kilomètres carrés, regroupant un bloc africain : l'AOF, l'AEF et le Maghreb, ainsi qu'un ensemble indochinois. On doit alors étudier la nature et les évolutions de la production, des exportations, mais aussi celles de la scolarisation et le niveau de vie, ainsi que la façon dont ont été traitées les populations locales. Il faut donc faire le partage entre le mythe et la réalité à propos de l'exploitation économique de ses colonies par la métropole et montrer que les objectifs de la France étaient complexes et les conséquences de son intervention économique de natures différentes. En effet, si la France a mis en valeur ses colonies, par exemple en développant les infrastructures, c'est plus pour servir ses propres intérêts que les besoins régionaux, et en le faisant au détriment des activités traditionnelles indispensables à la vie des populations. Dans quelle mesure la France est-elle responsable d'une désarticulation économique et d'un déséquilibre structurel prédisposant les pays au sous-développement ? Dans quelle mesure l'œuvre de scolarisation et de développement de l'hygiène accomplie par le colonisateur a-t-elle permis une augmentation de la population, première phase de transition démographique, et une amélioration du niveau de vie ?
[...] Le profit de ces compagnies est donc de 100% par an. L'appât du gain engageait les maisons de commerce et les Africains eux-mêmes à négliger les plantations traditionnelles et à saccager, parfois de manière irréversible les richesses naturelles, par exemple le bois en Côte d'Ivoire. De même en Indochine, l'économie coloniale ruina les structures traditionnelles d'organisation et d'entraide de la communauté paysanne. Outre la réelle spoliation de la population locale et la disparition d'une économie vivrière, négligée, car moins rémunératrice, les compagnies privées imposent une logique de rentabilité à court terme. [...]
[...] La France a-t-elle favorisé le développement économique de ses colonies ? (1870-1939) Le contrôle économique exercé par la France sur son Empire pendant la IIIe République a lourdement pesé sur l'avenir des pays. Tout en distinguant l'action de l'Etat et celle des compagnies privées, il s'agit de savoir si la métropole a favorisé le développement économique de son vaste Empire de douze millions de kilomètres carrés, regroupant un bloc africain l'AOF, l'AEF et le Maghreb, ainsi qu'un ensemble indochinois. On doit alors étudier la nature et les évolutions de la production, des exportations, mais aussi celles de la scolarisation et le niveau de vie, ainsi que la façon dont ont été traitées les populations locales. [...]
[...] Par exemple au Vietnam, le nombre d'élèves passe de en 1920 à en 1943. Cette politique permet l'émergence d'une nouvelle élite locale lettrée. En 1940, au Vietnam, il y a diplômés de l'enseignement supérieur ou spécialisé. De même dans le domaine médical, la France choisit les campagnes de vaccination, encouragées par le développement de filiales de l'institut Pasteur. Ceci permet une baisse conséquente du taux de mortalité. Les colonies entrent dans la première phase de la transition démographique, qui se caractérise par une croissance démographique du fait de la chute du taux de mortalité et de la stagnation du taux de natalité. [...]
[...] Ce système, en intégrant l'Empire au système capitaliste mondial, sert davantage les intérêts de la France que les besoins régionaux. Il crée également une désarticulation économique entre les villes et les campagnes, et de grandes étendues géographiques sont encore inconnues. Les modestes profits locaux de la croissance sont accaparés par une étroite élite sociale qui dépense ses richesses en dépenses somptuaires. Dans ces conditions, le développement ne peut se produire. Il est en effet entravé par la pauvreté chronique de populations encore soumises au risque de famines et d'épidémies. [...]
[...] La France a favorisé l'intégration des colonies à l'économie mondiale et a indéniablement contribué à la mise en valeur des richesses et ressources. Mais, l'Etat s'y est lancé à reculons et les compagnies privées, dans leur recherche continue de profits, ont spolié les populations et, via l'économie de traite, développé une logique de court terme. Ceci a conduit à déséquilibrer à plus long terme les économies des pays. De même au niveau social, la France a favorisé le développement de la scolarisation et de la médicalisation, mais ces mesures restent d'une ampleur limitée. [...]
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