La France de 1945 à 1947 : les enjeux

Résumé du document

« Les années 1945 – 1947 s'apparenteraient à une sorte de point nodal où se rejoignent des idées neuves et des espérances anciennes. »
Cette citation de l'historien Jacques Fauvet, spécialiste de la IV e République évoque le sentiment ambiant de ces années d'après guerre qui succèdent à 69 mois de guerre mondiale. En effet, la libération impose à la France de se relever et de se reconstruire pour panser les plaies de la guerre, dans un premier temps, et pour retrouver un rang à la mesure de ses prétentions et de son histoire, dans un second temps. La reconstruction du pays touche à la fois son économie et ses mentalités. Il est nécessaire de tirer les leçons d'un passé encore vif et pesant avant de s'interroger sur l'avenir. La France désunie du début des années 1940 puis réunie autour du général De Gaulle en 1945 est-elle capable de relever les défis d'un nouvel ordre mondial ? Ce nouvel ordre imposé par les relations des deux grands vainqueurs alliés qui représentent deux idéologies opposées va peser sur la vie politique française au point de menacer le pays de troubles. Les grèves insurrectionnelles, les prémices d'une décolonisation amorcée, et une crise politique, secouent la France de 1947. Pourtant il faut relever un pays qui a d'immenses besoins et choisir une destinée commune. C'est la tâche qui incombe aux dirigeants d'une France qui sort exsangue d'une période noire de son histoire.

Extraits

[...] La fin de la guerre en Europe signée le 8 mai 1945 par le maréchal Keitel met fin à 5 ans de combats incessants. Elle est accueillie de manière euphorique partout dans le monde, sauf peut-être aux USA toujours en guerre contre le Japon. En France où demeuraient quelques poches de résistance allemande, c'est un immense soulagement qui envahit la population. L'heure est désormais au bilan. Et il est lourd ! 1.5 Million de morts sont à déplorer. On retrouve les statistiques de 1900 en matière de surmortalité, de sous-alimentation, et de pauvreté. [...]

[...] La situation politique intérieure de la France est très agitée. En 1944 la tentative de Laval pour assurer sans douleur la transition de Vichy à la France Libre, et surtout pour sauver sa tête, avait avorté. De Gaulle avait donné une fin de non-recevoir à cette initiative tout comme à celle du Maréchal Pétain qui lui avait écrit directement. D'un autre côté, de Gaulle avait dû se battre pour convaincre les Américains de ne pas installer en France une administration militaire provisoire. [...]

[...] La France est en prise avec une grave crise sociale du fait de la stagnation des salaires et de l'abaissement de la ration quotidienne de pain. Les ministres communistes sont révoqués à cause des nombreuses critiques des députés communistes à l'encontre du gouvernement sur tous les sujets, ce qui crée la rupture du tripartisme. La crise sociale de l'automne 1947 est d'une extrême gravité. Aux grèves de Renault du printemps succède un automne de grèves spontanées qui frôlent parfois l'émeute comme à Marseille. [...]

[...] Il y a une peur de l'insurrection à la tête du gouvernement. Pourtant en décembre 1947, contre toute attente, il y a un mot d'ordre de reprendre le travail. Aux difficultés liées à la reconstruction du pays viennent s'ajouter des difficultés dans les colonies et une tension internationale palpable. Un soulèvement dans le Constantinois algérien est réprimé durement, l'Indochine s'insurge, et la Syrie et le Liban réclament une indépendance promise pendant la guerre. La fin de la guerre suite à la capitulation du Japon fait apparaître une suprématie des Etats-Unis. [...]

[...] La France de 1945 à 1947 : Les enjeux Les années 1945 1947 s'apparenteraient à une sorte de point nodal où se rejoignent des idées neuves et des espérances anciennes. Cette citation de l'historien Jacques Fauvet, spécialiste de la IVe République évoque le sentiment ambiant de ces années d'après-guerre qui succèdent à 69 mois de guerre mondiale. En effet, la libération impose à la France de se relever et de se reconstruire pour panser les plaies de la guerre, dans un premier temps, et pour retrouver un rang à la mesure de ses prétentions et de son histoire, dans un second temps. [...]