La crise financière de 1929 achève la décennie qui précède les années 1930. En Europe, la crise économique succède à la crise financière dès 1930, entrainant une crise sociale et politique des démocraties libérales : les prix agricoles s'effondrent, les ouvriers non qualifiés sont licenciés, sans protection sociale.
La colère des groupes sociaux les plus touchés appelle la violence et la rancoeur à l'égard de boucs émissaires, et le développement d'idéologies d'extrême-droite.
La France n'est atteinte par les effets de la crise financière qu'en 1931 et dans des proportions relativement moindres qu'aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Allemagne. En 1930, Raymond Poincaré laisse une économie plutôt saine au Cartel, et l'Empire colonial laisse espérer une résistance économique solide.
Si la France n'échappe pas à la montée des idéologies fascisantes et aux menaces sur la République, elle demeure, semble-t-il, une exception dans le maintien d'un système démocratique, comparée à ses voisins continentaux.
I. Economie en crise et menaces sur la République
A. De la crise économique au risque fasciste
Les démocraties libérales européennes sont fortement touchées par la crise et entre 1930 et 1931, la France semble échapper au sort de ses voisins européens.
L'exposition coloniale de 1931 célèbre les avantages de l'Empire : ses ressources, sa main-d'oeuvre et ses débouchés. Le Cartel propose une politique optimiste d'investissement et d'assurances sociales. Mais à partir de 1931, le chômage progresse (500 000 chômeurs), le franc s'affaiblit et le commerce extérieur se replie. Après la défaite politique du Cartel, le centre-gauche ne trouve pas de solutions politiques dans une économie en crise.
La « réforme de l'Etat » ne trouve pas de mesures concrètes même si l'ensemble des forces politiques y voit une issue salutaire.
Aussi, à la suite de scandales financiers, comme l'affaire Stavisky en 1934, l'opinion est de plus en plus sensible au discours antiparlementaire (...)
[...] La France des années 1930 : une démocratie en crise Dissertation Note méthodologique de l'auteur. Face un sujet, toujours critiquer la proposition et le sujet. Se poser la question du POURQUOI ME POSE-T-ON CETTE QUESTION ou POURQUOI UNE AFFIRMATION . ce qui conduit en général à la problématique. Ici, le sujet se pose en deux temps : La France des années 1930 qui délimite le devoir dans le temps et la période à explorer ; une démocratie en crise qui expose une affirmation qu'il va falloir critiquer et/ou démontrer. [...]
[...] Le gouvernement démissionne le 7 février. Dans les mois qui suivent, la droite reprend, comme en 1926, le pouvoir avec le soutien des radicaux. Les réformes sont vaines sur les institutions et les choix de politique économique visent à la diminution des dépenses publiques, des prix et du déficit. Le gouvernement Laval de 1935 tient la même ligne. Le six février a eu aussi comme conséquence une prise de conscience unitaire de la part de la gauche avec la création d'un Comité de vigilance sous la présidence du philosophe Alain, de Pierre Rivet et de Paul Langevin. [...]
[...] Face à l'apparente désorganisation et incapacité des forces politiques au pouvoir, des ligues fascistes, plus violentes que les partis d'extrême droite, militent pour un Etat fort et une économie organisée. Les Croix de feu de De La Rocque et les jeunesses patriotes de Taittinger, émergent à côté de l'Action française, vieille ligue monarchiste. Des groupuscules encore plus extrémistes appellent à l'action. B. Le six février : point d'orgue des menaces La manifestation du 6 février 1934 marque le point d'orgue de l'attaque antidémocratique. [...]
[...] L'exception d'une société ouverte au sein des puissances continentales A. Le maintien du jeu politique démocratique Alors que l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie ont opté pour un national- socialisme ou un fascisme totalitaire, la France a conservé des règles démocratiques de fonctionnement politique Comme en 1932 et en 1934, c'est une force modérée qui accède de nouveau au pouvoir en 1936. Non seulement la décennie n'a jamais vu une force politique extrême accéder au pouvoir, mais l'année 1936 marque une nouvelle alternance politique entre le gouvernement Laval et l'alliance du PCF de la SFIO et des radicaux. [...]
[...] CONCLUSION Dans le contexte politique européen, chaque alternance invite les forces politiques françaises à la méfiance, et pourtant le retour du gouvernement Daladier au pouvoir en 1938 marque une nouvelle fois la victoire de la démocratie. Le Front populaire échoue sur la question de la Guerre d'Espagne et sur le plan économique avec une dévaluation tardive du Franc mais la crise démocratique aura été relativement contenue sur la décennie face aux périls du national-socialisme et du fascisme. Comme en Grande-Bretagne, la démocratie aura été préservée. Ce n'est qu'après le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale que la IIIe République s'effondre. [...]
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